COMPOSITEUR
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Bernard de BURY
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LIBRETTISTE
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Sébastien-Roch-Nicolas de Chamfort ou
duc de La Vallière
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Ballet héroïque, sur un livret de
Sébastien-Roch-Nicolas de Chamfort (1741 - 1794) (*),
représenté au château de Fontainebleau, le 24
octobre 1765.
(*) l'édition de Christophe Ballard mentionne
l'auteur : Louis César de la Baume Le Blanc, duc de La
Vallière, mais précise par ailleurs : Les paroles
sont de M. Champfort, ce dont ce dernier se défendait.
Palmire figure dans les oeuvres imprimées de
Chamfort.
Palmire servit de prologue à une reprise
de La Vengeance de l'amour, ou Diane et Endimion,
pantomime héroïque en trois actes.
La chorégraphie avait été
composée par Antoine Bandieri de Laval, dit Laval père
(1688 - 1767) et Michel-Jean Bandieri de Laval, dit Laval fils ( 1725
- 1777).
Les danseurs étaient : Marie Guimard, la
Teresina et Gaëtan Vestris.
Les nouveautés de Fontainebleau continuent ;
on y a donné aujourd'hui Palmire , opéra en un acte ,
dont les paroles font de M. le Duc de la Vallière & la
musique de M. de Bury. Un Grand - Prêtre, qui abuse de la
crédulité d'une jeune Princesse, pour se substituer
à un jeune héros qu'elle aime, forme le fond de toute
l'intrigue, qui donne lieu à quelques traits hardis sur les
prêtres. En général, les paroles ne sont point
mauvaises. La musique a eu besoin de tout le secours de l'art de
Jéliotte pour se soutenir : elle est médiocre & pas
neuve. (Mémoires secrets pour servir à l'histoire de la
république des lettres - Louis Petit de Bachaumont -
1781)
Argument (*)
Palmire, reine d'Amathonte, est destinée
à Zélénor, prince de Chypre, qui l'adore, et
dont la valeur vient de se signaler par la défense du temple
de l'Amour. Le grand- prêtre de l'Amour brûle en secret
pour la belle Palmire, et afin de l'enlever à
Zélénor, il fait prononcer un faux oracle. On ne
reprochera pas à cet oracle d'être équivoque et
obscur ; il dit à Palmire, de la part de l'Amour, en termes
très-exprès :
Tu ne dois être unie
Qu'au ministre de mes autels.
Les deux amants se désolent ; mais l'Amour ne
souffre pas longtemps la supercherie de son fripon de prêtre.
Il arrive tout courant pour le chasser, après quoi il unit
Zélénor à Palmire, et pour ne pas faire mentir
l'oracle prononcé, il déclare Zélénor son
grand-prêtre à la place du fourbe.
(*) Correspondance littéraire -
Grimm
Le Baron Grimm ajoute : Je crois qu'il faut
déférer l'auteur de ce poëme à ces
messieurs contre lesquels M. l'archevêque de
Novogorod-la-Grande vient de donner un Mandement schi- smatique ; car
un dieu qui n'est pas de l'avis de l'assemblée de son
clergé, et qui vient exprès pour en chasser le
président, à cause d'un petit oracle supposé
à son profit, c'est un petit vétilleux de
très-mauvais exemple. Cet auteur est, suivant le livret, M.
Chamfort ; mais M. Chamfort s'en défend comme de meurtre. Il
prétend qu'il a assez de ses propres péchés,
sans se charger des péchés d'autrui. Il a raison,
aujourd'hui qu'on lui attribue aussi la tragédie de
Pharamondexclusivement. Ainsi, malgré le livret, Palmire passe
généralement pour être de M. le duc de La
Vallière. Je plains de tout mon cœur celui qui sera
obligé de la reconnaître pour son enfant. On assure que
le mérite de la musique répond parfaitement à
celui du poëme. Elle est de M. Bury, surintendant de la musique
du roi. Le roi très-chrétien donne sans doute, par
charité chrétienne, le pain à trois ou quatre
surintendans de musique, que leur science musicale ne pourrait mettre
à l'abri du besoin dans tout le reste de l'Europe.
Jéliote a chanté le rôle de
Zélénor, et n'a pas fait plaisir, à ce qu'on m'a
dit. Ce ballet héroïque est tombé à
plat...
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