COMPOSITEUR
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Marc-Antoine CHARPENTIER
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LIBRETTISTE
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Marc-Antoine Charpentier
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ENREGISTREMENT
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ÉDITION
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DIRECTION
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ÉDITEUR
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NOMBRE
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LANGUE
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FICHE
DÉTAILLÉE
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1981
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1987
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William Christie
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Harmonia Mundi
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1
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français
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Divertissement (H 487) en cinq scènes,
pour sept voix, sur un livret probablement écrit par
Charpentier, composée vers 1685/86 pour Marie de Lorraine,
duchesse de Guise, cousine de Louis XIV.
Marc-Antoine Charpentier, qui lui était
attaché, tenait le rôle de la Peinture dans cette idylle
en musique qui évoque le conflit entre les Beaux Arts,
protégés par la Paix (Louis XIV), et la Discorde.
Les Arts Florissants pourraient avoir
été exécutés sous le nom de Ballet des
Arts, en intermèdes de la tragédie
Clissonus, le 6 août 1685, au Collège
Louis-le-Grand.
La partition est composée de huit parties
vocales et quatre instrumentales.
Synopsis
Ouverture
Scène 1 - La Musique (dessus), la
Poésie (dessus), la Peinture (haute-contre), l'Architecture,
choeur des Guerriers
Scène 2 - Bruit effroyable - la Musique,
la Discorde (basse) - Entrée des Furies - la Discorde - choeur
des Furies
Scène 3 - Prélude - la Paix
(dessus) et la Discorde - choeur des Furies
Scène 4 - Prélude - la Paix -
menuet pour violes et flûtes
Scène 5 - la Musique, la Poésie,
la Peinture, l'Architecture, le choeur des Arts et des
Guerriers
- Livret
disponible sur livretsbaroques.fr
- Partition : Editions des
Abesses - collection Les Arts Florissants - édition
critique de Fannie Vernaz - 2005
Représentations
:
- Château d'Hardelot -
Tour vagabonde - 3 juin 2011 - Les Folies
françoises et La Pépinière des voix - dir.
Patrick Cohen-Akenine - mise en scène Nathalie Vanparys
- Théâtre
Impérial de Compiègne - 16 janvier 2010 -
Les Talens Lyriques - dir. Christophe Rousset - avec
Eugénie Warnier, Betsabée Haas, Jennifer Borghi
(dessus), Jean-François Novelli, Benjamin Alunni, David
Lefort (tailles), Christophe Gay, Jean-Baptiste Dumora
(basses)
- Abbaye de
Saint-Amand-de-Coly - 11 août 2007 - Festival du
Périgord noir - Académie de musique ancienne - avec
Michel Laplénie, Yvon Repérant, Myriam Gevers
- Opéra de Rennes
- 12, 14, 15 octobre 2004 - Solistes, choeur et
orchestre de l'Académie baroque européenne
d'Ambronay - dir. Christophe Rousset - mise en scène
Ludovic Lagarde - chorégraphie Odile Duboc - avec Leticia
Giuffredi (la Musique), Olga
Listova (la Poésie), Madjouline Zerari (l'Architecture),
Eugénie Warnier (la Paix), Hugo Oliveira (la Discorde),
Julien Picard (la Peinture), Benjamin Alunni (un Guerrier),
"Les Arts Florissants est un hommage à Louis
XIV, qui le tenait en grande estime en dépit de ses relations
épineuses avec la cour, notamment en raison de
rivalités avec des compositeurs reconnus tels Lully et
Delalande. Ici, les personnages allégoriques sont quatre arts
très importants à l'époque : la Musique,
l'Architecture, la Poésie et la Peinture. Deux symboles
opposés sont omniprésents : la paix et la discorde. Les
arts sont au service du roi, considéré comme celui qui
maintient la paix. La discorde, furieuse de tant de
prospérité, tente de briser cet équilibre ; la
paix lui résiste et, avec le soutient des arts, sort
victorieuse.
Les quatre allégories
sont vêtues de robes aux couleurs vives, la paix d'une robe
blanche. La discorde et ses guerriers sont en noir, nuance qu'ils
abandonneront à la fin au profit de vêtements
colorés. La Musique de Leticia Giuffredi éprouve tout
d'abord quelques difficultés à interpréter son
personnage, mais manifeste graduellement plus d'aisance. La
Poésie d'Olga Listova et l'Architecture de Madjouline Zerari
font preuve de plus d'ampleur vocale. Par son jeu, Eugénie
Warnier est une Paix très attachante. Hugo Oliveira assume
bien son rôle de Discorde, ainsi que Julien Picard et Benjamin
Alunni, respectivement en Peinture et en Guerrier.
Si les chanteurs et l'ensemble
ont encore de la maturité à acquérir - au plan
de la présence scénique et des timbres vocaux -, les
rapports entre les personnages sont bien mis en valeur. La gestuelle
dégage un certain charme par son naturel, ce qui apporte une
dimension humaine à la mise en scène de Ludovic
Lagarde, par exemple lorsque la Musique et la Paix
s'étreignent à la fin. Les chorégraphies
manquent de grâce - cela vient-il de l'époque ? - mais
leur signification est bien perceptible. En effet, les danseurs ont
au début des mouvements raides et anguleux pour
représenter la guerre, puis plus souples et libres lorsque la
paix se rétablit. "
- Théâtre de
Bourg-en-Bresse - Festival d'Ambronay - 26, 28
septembre 2004 - Versailles -
Opéra Royal - Festival Baroque de Pontoise - 5 octobre 2004 - Opéra de Rennes - 12, 14, 15
octobre 2004 - Choeur et Orcestre de l'Académie Baroque
Européenne - dir. Christophe Rousset - mise en scène
Ludovic Lagarde - chorégraphie Odile Dubosc
- L'Atelier du
chanteur - 5 octobre 2004
"On attendait davantage de
cette production de l'Académie Baroque Européenne
d'Ambronay. De jeunes chanteurs présentent certes leurs
faiblesses mais aussi leur fraîcheur, leur enthousiasme, leur
énergie. Ludovic Lagarde n'a pas réussi à faire
sortir ces qualités. Il les a au contraire corsetées
dans des mouvements rigides, où l'expression des sentiments ne
trouve pas non plus son compte. Les danseurs guidés par Odile
Duboc s'en sortent un peu mieux. Le décor se limite à
une cage grillagée. Les costumes sont pour partie neutres et
passe-partout (les robes de couleur des solistes des Arts
Florissants), pour partie fort plaisants (les robes imprimées
de femmes nues des nymphes d'Actéon), pour partie hideux (les
costumes de plastique noir des choristes des deux
oeuvres).
Si Actéon est une
oeuvre intéressante à mettre en scène dans le
cadre d'une académie, Les Arts Florissants requièrent
soit des interprètes superbes, soit une mise en scène
ou en espace plus inventive. Prologue d'un tragédie que l'on
attend en vain, ils rappellent ce soir ces opéras
français où une oreille italienne, n'entendant qu'un
interminable récitatif, attend en vain un air qui ne vient
jamais. Quoique minimaliste, la mise en scène de Ludovic
Lagarde n'en est pas moins pléonastique par rapport à
la musique.
Vocalement, le choeur final
d'Actéon sonne très bien, alors que les ensembles
avaient jusque là sonné un peu étriqués.
Les tenues sur "i" ou "è" mériteraient plus de rondeur.
Les voix solistes des Arts Florissants sont globalement
légères et serrées, mais celles d'Actéon
sont intéressantes. Quand le titulaire du rôle titre
(Paul Cremazy) ne force pas ses forte, son émission mixte le
promet à un bel avenir. Junon (Sophie Van De Woestyn) donne
enfin à entendre une voix ample et pleine. Diane (Karen
Perret) tient bien son rôle.
Le recrutement vocal semble
privilégier les voix "propres" mais d'un potentiel et d'un
engagement physique limités. Ne risque-t-on pas ainsi, en
visant un résultat "joli" et présentable à court
terme, de reproduire les limitations, que l'on croyait
révolues, de la première génération de
chanteurs baroques ? International, le recrutement permet d'initier
des chanteurs étrangers à des oeuvres typiquement
françaises. Leur français s'améliore en cours de
soirée, parallèlement à leur aisance
scénique et vocale.
Le son de l'orchestre est un
peu sec, ses phrasés sont un peu courts. Si les musiciens
suivent Christophe Rousset dans les tempi les plus rapides, les
changements de rythme et de tempo engendrent souvent quelques
secondes de flottement. L'acoustique du superbe Opéra Royal du
château de Versailles est bonne, mais les interprètes
n'en ont pas pris toute la mesure."
- Paris - Cité de la
Musique - 13, 14 janvier 2004 - Utrecht - Musikcentrum - 16 janvier
2004 - Bruxelles - Palais des Beaux Arts
- 18 janvier 2004 - Londres -
Barbican Centre - 20 janvier 2004 - Caen - Théâtre - 23
janvier 2004 - Vienne - Konzerthaus
- 25 janvier 2004 - Zurich -
Tonhalle - 27 janvier 2004 -
- Chicago - Symphony Center -
Orchestra Hall - 1er février 2004
- Washington - Kennedy Center -
Eisenhower Theater - 3 février 2004 - New York - Lincoln Center - Alice Tuddy Hall
- 5, 7 février 2004 -
Atlanta - Emory University -
Schwarz Center - 9 février 2004 - Les Arts
Florissants - dir. William Christie - mise en espace Vincent
Boussard - costumes Christian Lacroix - avec Sunhae Im, soprano
(La Poésie), Olga Pitarch, soprano (La Musique), Jaël
Azzaretti, soprano (La Paix), Marijana Mijanovíc, alto
(L'Architecture), Cyril Auvity, haute-contre (La Peinture)
"En 1979, Michel
Laplénie, ténor de l'Ensemble vocal et instrumental
baroque d'Ile-de-France, suggérait un nom plus
séduisant à la jeune formation: Les Arts Florissants.
Un quart de siècle plus tard, un concert-anniversaire rend
hommage au divertissement homonyme de Marc-Antoine Charpentier,
suivi, en deuxième partie, par La Descente d'Orphée aux
enfers. La trouvaille de Michel Laplénie résume
toujours merveilleusement l'enthousiasme et les bonnes
manières baroques des jeunes chanteurs réunis par
William Christie, son goût des textures délicates et des
couleurs tendres, sa passion pour les jardins. Et, si l'on compare
cette soirée aux fameux Arts florissants confiés, il y
a plus de vingt ans, aux micros d'Harmonia Mundi, elle
révèle un sens nouveau : en taillant chaque
année le rosier pour assurer sa riche floraison, le jardinier
contraint sa croissance. Car, si l'on excepte l'heureuse substitution
d'un ténor aigu (Cyril Auvity) à un
contre-ténor, ces belles voix déclamant sans effort
font quelquefois jeu égal avec leurs
prédécesseurs, mais leur cèdent souvent la palme
de la caractérisation (Christian Lacroix s'est d'ailleurs
contenté de draper tous les personnages féminins d'une
même étoffe pastel, qu'il s'agisse de la Musique ou de
la Poésie, de Proserpine ou d'Eurydice), de l'émotion
ou du mystère. A moins que l'on puisse parler de
mystère pour le vibrato vaporeux et les appoggiatures
détimbrées de Sophie Daneman, qui exhale le "Je meurs"
d'Eurydice sur un soupir humide et chaud, et nous laisse entendre "Je
m'aime". Côté orchestre, en cherchant les couleurs des
cordes avivées en 1981 par Daniel Cuiller, et tout juste
suggérées ici par l'ajout licencieux d'un hautbois,
d'un traversa et d'un basson, on ne trouve, en seconde partie, qu'un
trio de violes, évoquant davantage le vinaigre que la lyre
d'Orphée, puis une miraculeuse multiplication des diapasons.
Forcément problématique dans l'acoustique de la
Cité de la musique, mais ingénieuse dans son
économie, la mise en espace de Vincent Boussard dispose les
violons et les basses de part et d'autre des chanteurs.
Séparation fatale, qui expose la pauvreté sonore du
groupe de continuo. Celui-ci, mené par William Christie au
clavecin, ponctue la mesure quand il pourrait diriger le mouvement et
soutenir les phrases un nouvel acteur s'invite alors à
l'entretien des allégories mis en musique par Charpentier :
l'arithmétique.
Le travail sur l'articulation
n'a guère évolué, les notes inégales se
sont seulement sclérosées. Trademark, elles
résument vingt-cinq ans d'histoire de la musique ancienne : ce
qui était posé comme un échafaudage est
aujourd'hui revendiquè comme l'édifice, les convictions
nécessaires au labeur sont devenues des certitudes,
professées telles des évidences, et l'on peut
désormais décrire le divertissement de Charpentier
comme un " opéra de poche d'une redoutable
difficulté".
- Versailles, Opéra
Royal - mai/juin 1982 - Production Ministère de
la Culture/Ministère des Relations Extérieures - Les
Arts Florissants - dir. William Christie - mise en scène :
Jorge Lavelli - décors et costumes : Max Bignens - avec
Agnès Mellon (la Musique), Jill Feldman (la Paix),
Guillemette Laurens (l'Architecture), Dominique Visse (la
Peinture), Etienne Lestringant (un Guerrier), Philippe Cantor (la
Discorde), Sigrid Bernfeld (la Poésie), Nicolas Rivenq,
François Fauché, Michel Laplénie -
retransmission en direct et en mondovision le 6 juin 1982
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