COMPOSITEUR
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Marc Antoine CHARPENTIER
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LIBRETTISTE
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Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière
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La"Comédie mêlée de musique et de
danse" mise en
répétition en novembre 1672, était de grande
dimension, avec un prologue comportant vingt-deux numéros
célébrant la gloire du roi, et trois actes suivis,
chacun, d'intermèdes "remplis
de danses, musique et ustensiles" pour six voix (H 495).
A la déception de
Molière, la comédie ne fut pas créée
à Versailles - car le roi, à qui Molière avait
adressé le prologue et quelques scènes, n'en manifesta
pas le désir - , mais au théâtre du Palais royal,
le 10 février 1673, dans une chorégraphie de Pierre
Beauchamp, et sans l'important prologue à la gloire du roi.
C'est à la quatrième représentation, le 17
février, que Molière s'évanouit sur
scène, rendant du sang ; il mourut à peine
ramené chez lui.
On reprit une série de
neuf autres représentations à partir du 3 mars 1673,
Jean-Baptiste du Mesnil dit Claude Rose Rosimond (1640 - 31 octobre
1686) remplaçant Molière.
A la suite de sa brouille avec
Lully, Molière s'était adressé à
Charpentier, alors peu connu, et ce dernier avait déjà
écrit de nouveaux intermèdes pour la Comtesse d'Escarbagnas et le Mariage
forcé, puis les
Fâcheux.
En butte aux restrictions
imposées par Jean-Baptiste Lully, dut en écrire trois
versions successives. La première est annotée :
Le malade imaginaire avant les
déffenses dans sa splendeur,
et comprend le prologue royal. La seconde - annotée
"Le Malade imaginaire avec ses
deffenses" (H 495 a) - fut
écrite fin 1673/début 1674, pour une série de
trente-huit représentations à partir du 4 mai 1674, et
jusqu'en juillet, au théâtre Guénégaud,
rue Mazarine.
Le roi n'assista à la
comédie que le 18 juillet 1674, à Versailles,
devant la Grotte de Thétis(*), dans le cadre des
Divertissements de Versailles, fêtes données
durant six journées des mois de juillet et août 1674,
pour fêter la conquête de la Franche-Comté.
(*) la Grotte de Thétis fut
construite en 1665/66, sur le côté Nord du
château. Ses murs étaient tapissés de
coquillages, de galets et de pierres colorées, et le
fontainier Francine y avait installé d'un orgue hydraulique et
de jeux d'eau. Elle fut détruite en 1684.
La pièce fut reprise,
toujours à l'hôtel Guénégaud, pour une
série de onze représentations à partir du 19
octobre 1674, et jusqu'en décembre.
La troisième version dite
Le malade imaginaire rajusté
autrement pour la 3e
fois correspond à la reprise,
à laquelle assista le roi, le 11 janvier 1686, à
Versailles, agrémentée d'airs de danse orchestraux
supplémentaires.
La pièce fut reprise
à Versailles en 1714, à la Monnaie de Bruxelles en 1770
et 1774, à Paris en 1791.
En 1894, Camille Saint-Saëns
publia une "restauration" de la musique, sans le prologue, ni le
premier intermède. L'orchestration faisait intervenir des
instruments du XIXe siècle, y
compris des trombones.
Synopsis de la
comédie
Acte I
Argan, obsédé par
sa santé pourtant fort bonne, ne cesse de consulter
médecins et apothicaires. Sa fille Angélique
étant en âge de se marier, Argan veut lui donner pour
époux, Thomas Diafoirus, fils et neveu de médecins.
Apprenant les vues de son père, Angélique qui aime
Cléante, demande à lToinette de le faire
prévenir. La servante va charger le vieux usurier
Polichinelle, son amant, de cette besogne.
Premier
intermède
Acte II
Afin de rencontrer
Angélique, Cléante se fait passer pour son maître
de musique. Argan et les Diafoirus, père et fils, assistent
à la leçon de chant, prétexte à «un
petit opéra impromptu» (scène5) où
Cléante et Angélique sous l\92apparence de bergers
échangent de douces paroles. Argan pris de doute sur la
personne de Cléante, le renvoie et menace Angélique du
couvent si elle ne consent à épouser Thomas Diafoirus.
A la fin de l\92acte, Béralde vient proposer à son
frère Argan un divertissement pour le distraire de ses
soucis.
Second
intermède
Acte III
Béralde tente de raisonner
Argan sur son projet de mariage pour Angélique, et le met en
garde contre les médecins qui abusent de lui. Monsieur
Fleurant venant à ce moment-là faire un lavement
à Argan est remercié par Béralde. Arrive
Monsieur Purgon, furieux qu\92on ait refusé son remède;
il déchire la donation qu\92il avait faite à sonneveu et
prédit à Argan les pires maladies. Toinette,
déguisée en médecin, examine Argan, fait son
diagnostic en qualifiant Monsieur Purgon d\92ignorant. Mais cela ne
suffit pas à modifier les projets d\92Argan. Béralde
imagine alors un autre stratagème. Il propose àArgan de
faire le mort afin de connaître les véritables
sentiments de sa femme Béline à son égard. Ayant
la preuve que celle-ci ne s\92intéresse qu\92à son argent
alors qu\92Angélique l\92aime sincèrement, Argan accepte
qu\92elle se marie avec Cléante à condition que celui-ci
se fasse médecin. Béralde invite Argan à se
faire aussi médecin.
Troisième
intermède
(Catherine
Cessac)
Les intermèdes dont
était assortie la comédie au Palais Royal comportaient
:
- Ouverture pour le Prologue
- Eglogue chanté et dansé dans un
décor représentant un lieu champêtre fort
agréable : Flore, Pan, Climène, Daphné,
Tircis, Dorilas, deux Zéphyrs, une troupe de Bergers et
Bergères. Flore chante: "Quittez, quittez vos troupeaux... Louis est de
retour, Il ramène en ces lieux les Plaisirs et
l'Amour".
- Premier
intermède, après
l'Acte I : dialogue (en italien) de Spacamond et d'une Vieille.
Puis Polichinelle dans la nuit vient pour donner une
Sérénade à sa Maîtresse. Il est
interrompu d'abord par des Violons contre lesquels il se met en
colère, puis par le Guet, composé de Musiciens et de
Danseurs dont Polichinelle se débarrrasse en leur donnant
de l'argent.
- Petit Opéra
impromptu à l'acte II,
scène 5 : les jeunes amants Cléante et
Angélique, incarnant les bergers Tircis et Philis, se
déclarent publiquement leur amour, malgré la
présence du père d'Angélique (Argan) et celle
de Thomas Diafoirus, le fiancé qu'il a choisi pour
elle.
- Deuxième
intermède, après
l'Acte II : scène exotique et carnavalesque.
Béralde, frère du Malade imaginaire, lui
amène pour le divertir plusieurs Égyptiens et
Égyptiennes vêtus en Maures, qui font des danses
entremêlées de chansons, en faisant sauter des singes
qu'ils ont amenés avec eux.
- Troisième
intermède, après
l'Acte III : la Cérémonie des
Médecins.
Cérémonie burlesque d'un homme qu'on fait
Médecin, en récit, chant et danse
(entièrement en latin). Plusieurs Tapissiers viennent
préparer la salle et placer les bancs en cadence. Puis huit
Porte-Seringues, six Apothicaires, vingt-deux Docteurs, celui qui
se fait recevoir Médecin, huit Chirurgiens entrent et
prennent place selon les rangs. Tous les Chirurgiens et
Apothicaires viennent faire la révérence à
celui qui a été reçu Médecin, puis
dansent.
- Partition :
Editions Minkoff - Le Malade imaginaire. Comédie
meslée de musique et de danses. Fac-similé de la
pièce de Molière (Paris, 1682). Transcription de la
musique de M.-A. Charpentier (avant les défenses), par H.
Wiley Hitchcock d\92après les Mélanges
autographes Paris, BN Ms Rés. Vm1 259, augmentée
des extraits de musique manuscrite conservés à la
Comédie-Française. Préface de H. Wiley
Hitchcock et introduction de J.S. Powell. Genève-Paris,
1990. 1 volume in-4 de 216 pages, broché.
"Le Malade Imaginaire est le fruit d\92une nouvelle
collaboration de Molière avec Marc-Antoine Charpentier,
collaboration due à la brouille survenue entre Lully et
l\92auteur en 1671. Dès cette date, Lully ne tourna pas
seulement le dos à la comédie-ballet pour se consacrer
à ses propres opéras, mais il s\92employa
également à juguler ses concurrents potentiels dans le
domaine de la musique théâtrale en obtenant de Louis XIV
un arrêté limitant leur action de diverses
manières. Charpentier dut ainsi, à trois reprises,
réviser la musique du Malade Imaginaire en la réduisant
toujours davantage.
Pour la première fois depuis trois cent
dix-huit ans, il a été possible de réunir et de
publier, avec le fac-similé de la comédie de
l\92édition de Paris 1682, la totalité de la musique du
Malade Imaginaire telle qu\92elle avait été conçue
à l\92origine par l\92auteur et le musicien."
(Présentation)
Représentations :
- Théâtre
d'Aix-la-Chapelle - 26 juin 2010,
3, 4, 6, 11, 14, 16, 18 juillet 2010 - dir. Volker Hiemeyer - mise
en scène Albrecht Hirche - décors Katrin Busching -
costumes Sigrid Brüninghoff - Nouvelle production
- Château de Castries
(Hérault) - 9 octobre 2004 - (Prologue) - La Simphonie du
Marais - dir. Hugo Reyne - avec Bruno Boterf (Polichinelle),
Renaud Tripathi (La Vieille), Jean-Louis Georgel et Renaud
Tripathi (Archers)
- Château de Blois
- 29, 30 août 2003 - Londres - 13 au 26 septembre 2003 -
Grand Théâtre de
Reims - 3, 4, 5 octobre 2003 - Ensemble Akademia - dir.
Françoise Lasserre - English Bach Festival - Compagnie
Alain Germain - mise en scène,
décors et costumes Alain Germain - chorégraphie S.
Preston
- Redwoods Festival in
California - 2001/2002 - Opera Lafayette - dir. Ryan
Brown
- Théâtre de
Cherbourg - dir. William Christie - avec Gaëlle
Méchaly, Wieczorek, Sophie Daneman, Mark Padmore, Laurent
Naouri, Bernard Delétré, Jean-Paul
Fouchécourt
- Théâtre de
Louvain-la-Neuve - Belgique - 1995 - dir. Louis Devos -
mise en scène, décors Armand Delcampe
- Théâtre du
Châtelet - mars 1990 - Les
Arts Florissants - dir. William Christie - mise en scène
Jean-Marie Villégier et Christophe Galland - décors
Carlo Tommasi - costumes Patrice Cauchetier - lumières
Philippe Arlaud - chorégraphie Francine Lancelot - Commedia
dell'Arte Adriano Sinivia - avec Monique Zanetti (Flore,
Première femme more), Noémi Rime (Climène
Troisième femme more), Claire Brua (Daphné,
Deuxième femme more), Howard Crook (Tircis, Spacamont),
Jean-François Gardeil (Dorilas), Dominique Visse (la
Vieille, Quatrième femme more), Bernard Deletré
(Pan) - Coproduction Opéra de Montpellier -
Théâtre du Châtelet
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