GIULIO CESARE

COMPOSITEUR

Georg Friedrich HAENDEL
LIBRETTISTE

Nicola Haym
 
ORCHESTRE
Concerto Copenhagen
CHOEUR

DIRECTION
Lars Ulrik Mortensen
MISE EN SCÈNE
Francisco Negrin
DÉCORS
Anthony Baker
COSTUMES

LUMIÈRES

Giulio Cesare
Andreas Scholl

Cleopatra
Inger Dam-Jensen

Tolomeo
Christopher Robson

Achilla
Palle Knudsen

Nireno
Michael Maniaci

Cornelia
Randi Stene

Curio
John Lundgren

Sesto
Tuva Semmingsen

 

DATE D'ENREGISTREMENT
Copenhague - Opéra Royal
LIEU D'ENREGISTREMENT
mars 2005

EDITEUR
Harmonia Mundi
DISTRIBUTION
Harmonia Mundi
DATE DE PRODUCTION
9 octobre 2007
NOMBRE DE DISQUES
2
FORMAT
NTSC - son DTS - Surround
DISPONIBILITE
toutes zones
SOUS-TITRES EN FRANCAIS
oui

Critique de cet enregistrement dans :

"La mise en scène style guerre du golfe – on a déjà vu ça sous une dextre plus corrosive, celle de Peter Sellars – est infiniment faible. Francisco Negrin peine visiblement à meubler les grands Da Capo des arias et reste assez grossier dans l’évaluation des rapports humains. Au mieux il entend divertir, et évidemment cette optique unique finit par ennuyer Car Giulio Cesare n’est pas du tout une comédie masquée, même si elle contraste par instant l’humour des situations avec des personnages le plus souvent très sombres. Ici, on passe sur les ombres en les signalant juste par de jolis éclairages en abat jour. C’était déjà l’une des pailles du spectacle infiniment plus réjouissant de McVicar.

Captation précise, agréable, engrangée bien entendu pour le Cesare d’Andreas Scholl. Et là autre problème ; confier à un chanteur d’église un rôle écrit pour Senesino est évidemment un contresens en plus d’une improbabilité technique. Pourtant Scholl s’en sort avec les honneurs, noble, subtil plus souvent qu’à son tour. Il lui manque juste l’art vocal, mais l’on peut étendre ce manquement à l’ensemble de la distribution – Dam-Jensen fait une Cleopatra bien terne, Stene très fatiguée en Cornelia mais toujours émouvante, Robson insupportable en Tolomeo réduit à la portion congrue d’un pur buffo (et si Tolomeo n’est que ridicule, où est le danger ?). On sauve le beau Sesto, encore un rien timoré, de Semmingsen, et l’Achilla très en voix, mordant à souhait de Palle Knudsen, la vraie bonne surprise de cette édition. Direction alerte mais sans arrières plans. A réserver aux aficionados de Scholl."

"Qui a donc écrit les notes aguichantes publiées au revers du coffret ? Gratuites et inconséquentes en proclamant Giulio Cesare fils du Couronnement de Poppée, sans scrupules quand elles célèbrent une “ atmosphère crépusculaire “et le” design savamment épuré d’Anthony Baker”. Epurée, crépusculaire, cette débauche déjà académique de béton sale, hiéroglyphes, graffitis sanglants, trônes­ascenceurs phalliques, plateaux tournants, escaliers roulants, fauteuils zébrés... Monsieur Baker signe aussi les costumes, treillis à motifs camouflage bordeaux et noir pour les soldats Romains (béret en prime pour le pauvre Andreas Scholl), jaune fluo et gris pour les Egyptiens. C’est très laid, très bête aussi. Francisco Negrin s’est fait un (petit) nom comme metteur en scène iconoclaste, il greffe tout et n’importe sur le livret sans prendre vraiment la peine de le lire. Un soldat égyptien se gratte ostensiblement les couilles pendant que la noble Cornelia pleure son sort (“ Deh piangete”) : à travers ce détail transparaît toute la vulgarité non pas de la représentation, mais de la pensée. Que nous raconte Negrin avec cette aggiornamento sinistre ? Non pas les ambiguités du pouvoir, ses conditions cruelles et l’amour qui lui échappe, mais l’invasion nécessaire d’un pays sale et méchant. A sa tête, un Ptolémée toute bedaine dehors sous sa veste en simililéopard, le plus répugnant des êtres. Christopher Robson remplit le contrat, théâtralement et vocalement.

Et la musique? Andreas Scholl, on le sait, n’a pas naturellement l’hérooïsme de César, mais compose le personnage avec un art et un goût parfaits. Autour de lui, rien d’exceptionnel, une Cornelia au vibrato bien trop large, un Sesto délicieusement chanté mais si féminin !, un Achilla parfait dans les récitatifs et maladroit dans les airs, une Cléopâtre impeccable (quelle agilité dans le legato !) mais sans grand esprit (“non disperar“) ni charisme (“Se pietà “), enfin, le Concerto Copenhagen dans la fosse, énergique et habile, dirigé depuis le clavecin par Mortensen. Fallait-il vraiment publier cette production de mars 2005 à l’opéra de Copenhague, qui faisait écho à celle du même Negrin à Sydney également disponible en DVD (pour voir Yvonne Kenny se baigner dans le lait d’ânesse, Euroarts)... et qui précède son troisième César, au Teatro Colon deBuenos Aires !"

 

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