ISMÈNE

COMPOSITEUR

François FRANCOEUR / François REBEL
LIBRETTISTE
François-Augustin Paradis de Moncrif
     

 Pastorale en un acte, sur un livret de, représentée à Versailles, sur le Théâtre des Petits Cabinets, en ouverture de la seconde saison, le 20 (ou le 21) décembre 1747.

Avant Ismène, le spectacle commença avec un Prologue inattendu entre MM. de Nivernais et de la Vallière, puis par une comédie, Le Mariage fait et rompu, jouée par M. de Clermont d'Amboise, M. de Duras, et le duc de Nivernais.

Le rôle d'Ismène était tenu par la marquise de Pompadour, le duc d'Ayen était Daphnis, Mme Trusson, femme de chambre de la Dauphine (Marie-Josèphe de Saxe, épouse de Louis, premier fils de Louis XV), qui remplaçait Mme de Marchais, enrhumée, Chloé.

Madame de Pompadour était vêtue d'un corps, jupe et mante de taffetas bleu doublé de blanc, garnis de gaze brochée et de blonde ; manches de cour de gaze à plusieurs rangs de blonde ; noeuds de cour de gaze à plusieurs rangs blonde ; noeuds de manche, bracelets et collier de ruban bleu brodé de blonde ; chapeau de paille doublé de taffetas blanc et couronné de fleurs. Le duc d'Ayen portait : corps et des tonnelets de taffetas blanc, garnies découpures bleues avec chenille et réseau d'argent ; la mante drapée de taffetas bleu, garnie de bouffettes et de taffetas blanc glacé d'argent, rehaussée de réseaux et de chenille bleu et argent, la palentière de même.

M. de Courtenvaux dansa, avec sa grâce habituelle, et les ensembles furent dansés par des jeunes garçons et filles.

François Rebel, qui dirigeait l'orchestre, et Moncrif furent félicités par le Roi, qui avait apprécié ce charmant spectacle.

Pierre Laujon raconta, dans l'avertissement de Æglé, à propos de la représentation d'Ismène : Après la représentation et son succès, le Roi fit compliment à Rebel, puis demanda Moncrif. C'était ce que le duc de la Vallière attendait, pour le faire descendre dans la salle, et pour lui procurer des asurances aussi flatteuses de son succès. Les acteurs étaient restés sur le théâtre, quand le Roi dit en sortant : "Voilà un charmant spectacle !" Et l'assemblée ne cessa comme lui de répéter : "Voilà un charmant spectacle !"

Une reprise eut lieu, toujours au Théâtre des Petits Cabinets, le 10 janvier, avec la même distribution que la première fois, et le 10 (ou le 11) mars 1748, sans Mme Trusson, qui avait laissé la place à Mme de Marchais, et M. de la Salle et le duc d'Ayen, tout deux fort enrhumés.

Ismène n'obtint pas le même succès lors de sa reprise à l'Académie royale de musique, le 28 août 1750, dans le cadre des Fragments, avec une distribution réunissant Mlle Coupée (Ismène, Nymphe), Mlle Jacquet (Chloé, Bergère), Chassé (Daphnis, Berger), et le danseur Vestris dans le rôle du Faune. Un couplet circula, commençant par "Ismène est toujours misérable..."

Une nouvelle reprise eut lieu le 18 février 1751, dans le cadre de Fragments, composés des actes d'Ismène, Titon et l'Aurore, et de Æglé. Le Mercure de France d'avril 1751 écrivit à cette occasion : Nous avons rendu compte de celui d'Ismène dans le Mercure d'octobre. Cet Acte, dont les paroles ssont de M. de Moncrif, des Académies Françoise & de Berlin , Lecteur de la Reine , avait remporté le prix sur les Fragmens donnés dans l'été. Dans cette reprise , il fait le même plaisir. Des vers doux & faciles, une galanterie noble & délicate, des chants simples & quelquefois saillans, sont les parties aimables qui forment l'ensemble de cet acte. On y reconnoît surtout, ce ton du monde, cette politesse, cet agrément qu'on aime et qu'on estime depuis si longtemps en M. de Moncrif, et qu'il répand sur tous ses ouvrages. 

Le 9 mars, les Fragments se poursuivirent, avec le remplacement de Titon et l'Aurore par Pygmalion, de Rameau, et le public y a couru en foule.

(*) François-Augustin Paradis de Moncrif (1687 - 1770), poète, musicien et auteur dramatique. Secrétaire du comte d'Argenson et du comte de Clermont, puis lecteur de la reine Marie Leczinska, il entra à l'Académie en 1733. Auteur des « Essais sur la nécessité et sur les moyens de plaire ». 

François-Augustin Paradis de Moncrif

 

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