Le compositeur
COMPOSITEUR
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Baldassare GALUPPI
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LIBRETTISTE
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Pietro Metastasio
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DVD
ENREGISTREMENT
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ÉDITION
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DIRECTION
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ÉDITEUR
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FICHE
DÉTAILLÉE
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2006
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2009
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Andrea Marcon
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Dynamic
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Opéra seria représenté à
Milano, au Teatro Regio Ducale, le 26 décembre 1747, pour
l'ouverture du Carnaval.
L'oeuvre fut reprise à Naples, avec Caterina
Regina Valentini Mingotti (*) dans le rôle d'Aristea, et
le castrat Monticelli dans celui de Megacle.
(*) Caterina Regina Valentini épouse Mingotti -
née à Naples en 1728, morte à Neubourg en 1807 -
"A cette époque Regina Valentini, pensionnaire du couvent des
Ursulines, élève de l'abbesse de ce moûtier
épousa Mingotti, le vieux directeur du spectacle, afin de
s'affranchir de la tyrannie de ses parents. Ils la raillaient sans
cesse et la traitaient durement parce qu'elle n'entendait rien
à la cuisine, aux soins du ménage. Mingotti connaissait
le parti qu'il pouvait tirer de la belle voix de sa femme, il chargea
Porpora d'achever l'œuvre si bien commencée par l'abbesse, et
M*" Mingotti fut entendue à la cour. L'effet qu'elle y
produisit fit craindre qu'elle ne donnât de la jalousie
à Faustina et que cette virtuose irritable ne se retirât
ainsi que liasse, son mari, Lorsqu'il saurait que son vieux et
constant rival Porpora, devait toucher cent écus par mois pour
endoctriner la débutante. Hasse, dans son dépit, se
prit à dire que c'était le dernier refuge de Porpora,
la seule branche qu'il eût à saisir, un clou pour
s'accrocher. La Mingotti réussit dès ses premiers pas
sur la scène. Le talent, les succès de la jeune
cantatrice éclatèrent si bien à Dresde, que le
bruit en retentit jusqu'à Naples. Elle y fut appelée au
grand théâtre, et fit son premier début en cette
ville par le rôle d'Aristea dans l'Olimpiade, musique de
Galuppi. Monticelli, sopraniste fameux, chantait celui de Megacle. Le
talent de Régina comme actrice, son intelligence
précieuse, lui valurent autant d'applaudissements que son
chant. Entreprenante, audacieuse, elle conçut et prit le
personnage sous un point de vue différent de celui sous lequel
les autres cantatrices l'avaient considéré
jusqu'alors". (Castil-Blaze - L'Opéra Italien de 1548 à
1856)
La seule partition, conservée à Milan,
n'est pas complète, ce qui peut expliquer que l'oeuvre ne
fût jamais reprise.
Andrea Marcon et la musicologue Claire Genewein ont
recherché les parties manquantes, et ont fini par retrouver
l'Ouverture dans la bibliothèque du Regensburg, ainsi que la
partie finale à Londres.
Représentations
:
- Venise - Teatro
Malibran - 13, 15, 18, 20, 22 octobre 2006 - Venice
Baroque Orchestra - dir. Andrea Marcon - mise en scène
Dominique Poulange - décors et costumes Francesco Zito -
avec Mark Tucker (Clistene), Ruth Rosique (Aristea), Roberta
Invernizzi (Argene), Romina Basso (Megacle), Furio Zanasi
(Alcandro), Filippo Adami (Aminta) - première
recréation moderne

- Opéra
Magazine - décembre 2006 -
22 octobre 2006
"Les livrets de
Métastase ont inspiré de nombreux opéras, celui
de L’Olimpiade (1733), prototype de l’opera seria du XVIIIe
siècle, en particulier. On savait que Baldassare Galuppi
(1706-1785), dont on commémore cette année le
tricentenaire de la naissance, l’avait mis en musique à Milan,
en 1747. Mais nous n'avions encorejamais pu vérifier à
la scène les mérites de la partition. C’est maintenant
chose faite grâce à la Fenice de Venise qui, en
inscrivant sa résurrection dans un discours artistique
cohérent, nous a démontré que nous touchions ici
à l’Olympe du bel canto des Lumières.
On est d’abord frappé
par la maîtrise du compositeur italien, capable de donner un
relief individuel à chacune des arie, remarquablement
écrites en fonction du plateau mis à sa disposition (un
seul castrat, le personnage héroïque de Megacle, trois
sopranos dont une travesti, deux ténors). On est ensuite
séduit par le traitement de l'orchestre et la mise en valeur
des timbres instrumentaux, notamment dans les passages concertants.
On est enfin conquis par la manière dont Galuppi s’affranchit
de la lettre métastasienne pour servir la force psychologique
des protagonistes (voir l’inhabituel enchaînement d’arie di
furore à l’acte II).
Le point fort de
l’exécution offerte auTeatro Malibran est incontestablement la
direction d’Andrea Marcon qui a également
révisé, avec Claire Genewein, l’édition de Carlo
Steno et Franco Rossi. Sa baguette passionnée tire le meilleur
d’un Orchestra Barocca di Venezia en constants progrès, plein
de verve et d’éclat dans les tempi rapides, suave et
transparent dans les épanchements de tendresse. Les chanteurs,
poussés dans leurs derniers retranchements par
l’écriture de Galuppi, soulèvent moins l’enthousiasme.
Roberta Invernizzi, par exemple, fait ce qu’elle peut dans le
rôle d’Argene, aussi complexe que somptueux. La diction est
limpide, les vocalises précises, mais le timbre reste mince,
les sonorités sont souvent fixes, et la palette de couleurs
manque de variété. Ruth Rosique est simplement efficace
enAristea,face au Clistene perfectible de MarkTucker, à
l’acceptable Licida de Franziska Gottwald, et à l’Aminta
correct de Filippo Adami. Du coup, la Manuela Custer en Megacle ne
ressort qu’avec plus d’évidence : assurance dans la vocalise
di forza, expressivité des récitatifs, connaissance
parfaite des mécanismes du bel canto, on ne sait qu’admirer le
plus. Dommage que la mise en scène de Dominique Pouiange
s’avère inexistante, dans les décors et les costumes de
Francesco Zito."
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