Parmi les oeuvres de
Giacobbi se rapportant au genre des intermèdes, on a
conservé jusqu'à aujourd'hui L'Aurora Ingannata
dont la première représentation eut lieu à
Bologne en 1605, dans une salle de la maison de Melchiorre Zoppio, un
membre de 1'Accademia dei
Gelati.
Sur un livret du Comte Rodolfo
Campeggi, membre lui aussi de l'Accademia dei Gelati, sous le nom de Rugginoso (1565 -
1624), les quatre intermèdes qui constituent l'Aurora ingannata
furent exécutés entre les cinq actes d'une
favola pastorale, Il
Filarmindo, oeuvre du même
Campeggi.
Le sujet du livret, dans le
goût parfait que le drame en musique du dix-septième
siècle, à peine inventé, avait en
prédilection, est celui de l'amour impossible d'Aurore pour
Céphale.
Premier
intermède : Amoureuse du
cruel Céphale, Aurore demande l'aide de Vénus afin que
la déesse, avec la complicité d'Amour, fasse en sorte
que Céphale partage son sentiment.
Second
intermède : Aux demandes
explicites de Vénus, Amour oppose un refus catégorique
: il ne transpercera pas Céphale de ses flèches
proverbiales car celui-ci est déjà épris de la
belle Procri. Déçue par le refus d'Amour, Vénus
se propose fermement d'aider elle-même Aurore.
Troisième
intermède : Avec la
complicité persuasive des Grâces, la déesse se
rend alors dans la caverne où résident le Sommeil et
Morphée. Des deux Seigneurs du silence et de la nuit,
Vénus obtient une promesse : ceux-ci endormiront
Céphale, et enverront en vête, une vision trompeuse qui
lui fera prendre la dédaignée Aurore pour son
aimée Procri.
Quatrième
intermède : Quand la
tromperie, tramée par les Dieux, est sur le point d'aboutir
(complice, un baiser que Aurore est sur le point d'échanger
avec Céphale, à moitie incoscient), interviennent
Titone et Procri. Le premier reproche à Aurore d'avoir sursis
à ses propres obligations, c'est a dire conduire le char du
Soleil pour annoncer au monde l'arrivée du jour nouveau pour
ensuite s'en retourner immédiatement à la maison.
Procri, quant à elle, touchée par l'apparente
infidélité de Céphale, s'en va en colère,
laissant son ex-bien-aimé, redevenu conscient et
s'étant rendu compte de la tromperie, en prise au plus profond
désespoir. (notice Tactus)