Opéra en trois actes (HWV 16), achevé le
7 mai 1723, créé au King's Theatre, Haymarket à
Londres, le 14 mai 1723, avec un succès moyen (huit
représentations jusqu'au 15 juin 1723).
La distribution réunissait Gaetano Berenstadt,
castrat alto (Flavio), Francesco Bernardini dit il Senesino,
castrat alto (Guido), Francesca Cuzzoni, soprano (Emilia), Anastasia
Robinson, contralto (Teodata), Margherita Durastanti, soprano
travesti (Vitige), Alexander Gordon, ténor (Ugone), Giuseppe
Maria Boschi, basse (Lotario).
Le livret de Nicola Haym est une adaptation du
Flavio Cuniberto de Matteo Noris, représenté
à Venise en 1682 sur une musique de G. D. Partenio, repris par
Alessandro Scarlatti en 1693 et Luigi Mancia en 1696. Noris avait
combiné une histoire tirée du Cid, de Corneille,
et d'un épisode du Moyen-Age en Lombardie.
L'oeuvrene fut reprise qu'une fois par
Haendel, en 1732, avec quelques aménagements (notamment
l'inversion des tessitures d'Ugone et de Lotario) et pour quatre
représentations du 18 au 29 avril. La distribution
réunissait : le castrat alto Antonio Gualandi, dit
Campioli (Flavio), le castrat alto Francesco Bernardi, dit
Senesino (Guido), la soprano Anna Maria Strada del Pò
(Emilia), la contralto Anna Bagnolesi (Vitige), la contralto
Francesca Bertolli (Teodata), le ténor Giovanni Battista
Pinacci (Lotario), la basse Alessandro Montagnana (Ugone).
Personnages : Flavio, roi de Lombardie (alto
castrato), Ugone, conseiller du roi (ténor), Guido, fils
d'Ugone (alto castrato), Teodata, fille d'Ugone (alto), Vitige, amant
de teodata (alto), Lotario, conseiller du roi (basse), Emilia, fille
de Lotario (soprano)
Synopsis
Ugone (ténor) et
Lotario (basse), tous deux conseillers du roi de Lombardie Flavio
(alto), sont rivaux car ils convoitent chacun le poste vacant de
gouverneur d'Angleterre. Leurs enfants, Emilia, fille de
Lotario (soprano), et Guido, fils de Ugone (mezzo-soprano), s'aiment.
Pendant ce temps, l'Empereur Flavio,
tombé amoureux de la fille d'Ugone, Teodata (alto), ignore que
celle-ci est en fait l'amante de Vitige (soprano), l'un de ses
officiers. Lorsque Flavio demande à Vitige s'il trouve Teodata
à son goût, ce dernier répond que non. L'Empereur
lui suggère alors d'intercéder auprès de Teodata
pour qu'elle réponde à ses faveurs. Vitige, ne voulant
pas désobéir, conseille à Teodata de temporiser
les ardeurs du monarque, en espérant que celui-ci se lasse. Ce
qu'elle fait en présence de Vitige avec une telle conviction
que ce dernier ne sait plus qu'imaginer. Jaloux à
l'extrême, il ne peut évidemment s'exprimer ouvertement.
L'action prend un tour plus dramatique lorsque Guido, fils d'Ugone,
brûlant de venger l'honneur de son père, tue Lotario en
duel. Hélas, Lotario était aussi le père
d'Emilia. Finalement, Flavio débonnaire réconcilie tout
le monde : Vitige épousera Teodata, Guido en fera de
même avec Emilia, et Ugone partira pour
l'Angleterre.
Synopsis
détaillé
En Lombardie règne
le roi Flavio, qui gouverne aussi l'Angleterre. Il a deux
conseillers, Ugone et Lotario. Le fils d'Ugone, le jeune chevalier
Guido, va épouser la fille de Lotario, la noble Emilia. Ugone
a aussi une fille, la belle Teodata. Il l'incite à solliciter
une place de dame d'honneur au château, pour échapper
à la grande solitude de ses jeunes années... Il ne se
doute pas qu'elle a déjà, en secret, un amant en la
personne de Vïtige, officier du roi.
Acte I
La nuit, dans les jardins de
Ugone
(1) Teodata sort de ses
appartements, accompagnée de Vitige. Le couple se
sépare avec un charmant duo.
Une salle illuminée
dans la maison de Lotario, pour célébrer les noces
d'Emilia et Guido
(2) Lotario entre dans la
pièce, et va à la rencontre de Ugone qui est
accompagné de Guido et Teodata. Ils décident qu'il est
temps de faire venir Emilia. (3) Les fiancés se donnent la
main, puis Teodata, Ugone et Lotario partent, prévoyant
d'aller à la cour du roi au lever du jour. Guido et Emilia
échange des paroles d'amour. Resté seul, Guido chante
son bonheur.
Au château du
roi.
(5) Ugone présente sa
fille au roi et lui dit qu'elle désire entrer à son
service. Flavio est immédiatement séduit par la
beauté de Teodata, et la nomme sur le champ auprès de
sa femme Ernelinda. (6) Lotario invite le roi à la
cérémonie de mariage. A ce moment, Vitige remet
à Flavio une lettre de son gouverneur de l'Angleterre Narsete
qui, affaibli par la vieillesse, lui demande de le relever de ses
fonctions. Flavio songe à le remplacer par Lotario, qui est
encore dans la fleur de l'âge ; celui-ci est grisé
d'avance par l'espoir d'une charge si honorable. (7) Mais le roi se
ravise et nomme finalement Ugone ; il espère ainsi se
débarrasser du père de sa nouvelle flamme et poursuivre
Teodata de ses assiduités sans être
dérangé. Lotario est furieux et décide de se
venger. (8) Flavio s'extasie sur la beauté de Teodata
auprès de son officier. Pour dissimuler ses liens avec
celle-ci, Vitige bredouille qu'elle ne plaît pas à ses
yeux. Flavio ne s'en extasie que davantage. (9) Vitige resté
seul rumine sa jalousie.
Dans la cour du
château
(10) Ugone montre sa joue
à son fils et lui raconte qu'il a été
giflé par Lotario. Comme il est trop vieux pour tirer
l'épée il lui demande de le venger en se battant en
duel à sa place. (11) Guido se retrouve alors pris dans un
conflit tragique entre son père et Emilia, qu'il vient
d'épouser. Il utilise l'image de la blanche et fière
hermine, pour exprimer sa décision de défendre
l'honneur de sa famille. (12) Alors qu'il s'apprête à
s'en aller, Emilia arrive. Elle ne comprend pas pourquoi il veut
s'enfuir et, advienne que pourra, lui jure fidélité
éternelle. (13) Restée seule, elle s'interroge sur le
changement d'attitude de son époux.
Acte II
Dans la salle de
réception du château
(1) Flavio fait du charme
à Teodata. (2) Ugone fait irruption, bouleversé, se
couvrant le visage. Flavio le laisse avec sa fille pour qu'elle
obtienne la raison de son attitude. (3) Ugone se lamente sur son
honneur trahi. Teodata croit qu'il a découvert sa liaison avec
Vitige. Elle avoue. Ugone la chasse. Accablé d'un nouveau
malheur, il la chasse, et se lamente, se sentant poursuivi par le
destin.
Dans un jardin
merveilleux
(4) Le père d'Emilia
refuse de donner sa fille au fils de son rival maintenant
détesté et lui déclare tout bonnement que son
mariage est annulé et qu'elle doit cesser d'aimer Guido. (5)
Guido arrive, à la recherche de son adversaire. Son attitude
inquiète Emilia ; elle lui révèle que son
père s'oppose à leur mariage. Guido demande à
Emilia de le laisser un moment. Elle est étonnée, mais
obéit, pleine de craintes. (6) Resté seul, Guido veut
se demande comment venger son père sans perdre
Emilia.
Au
château
(7) Le roi amoureux charge
Vitige, dévoré de jalousie, de lui amener celle qu'il
désire. (8) Vitige avoue à Teodata sa mission funeste.
En retour, elle lui annonce que son père a appris leurs
fiançailles secrètes. Le couple décide, pour le
moment, de cacher son amour au roi. Vitige doit simuler devant lui,
et Teodata doit entrer dans le jeu. (9) Resté seul, Vitige se
demande si elle lui restera fidèle.
Dans la cour de la maison de
Lotario
(10) Guido vient provoquer
Lotario en duel. Le combattant aguerri raille la
témérité du jeune homme. Ils se battent et
Lotario tombe. Guido le laisse et s'en va. (11) Emilia trouve son
père baignant dans son sang ; il désigne Guido comme
son assassin et meurt. Désespérée, elle jure de
le venger.
Acte III
Dans une salle du
palais
(1) Emilia et Ugone viennent
implorer la justice royale : Emilia réclame la peine de mort
pour l'assassin de son père, Ugone défend son fils.
Pour découvrir ce qui s'est passé, Flavio demande un
temps de réflexion et les congédie. (2) Arrive alors
Vitige avec Teodata. En la voyant, Flavio en perd la voix, et charge
Vitige de faire sa déclaration d'amour. Naturellement,
celui-ci s'exécute à contrecoeur, tout en indiquant
à Teodata qu'il feint. Flavio se décide alors à
déclarer son amour directement et lui annonce qu'il veut
l'épouser. Comme convenu avec Vitige, Teodata fait semblant de
répondre à ses voeux. Flavio satisfait, sort, laissant
Teodata avec Vitige dévoré de jalousie. (3) Celui-ci se
lamente, ne sachant plus si Teodata feignait ou non d'accepter les
avances du roi. (4) Emilia, vêtue de deuil, exhale sa
colère contre Guido. Prêt à mourir de sa main,
celui-ci lui remet l'épée avec laquelle il a tué
Lotario. Emilia prend l'épée et s'apprête
à le frapper, mais son bras retombe. Elle réessaye en
détournant la tête, mais la vue du visage de Guido
l'arrête. Guido implore le secours du dieu de l'amour. (5)
Vitige et Teodata se querellent : par jalousie, ils se reprochent
mutuellement d'avoir trop bien simulé devant le roi et de
s'être pris au jeu. Ils s'aperçoivent trop tard que
Flavio est arrivé et a tout entendu. Contrits, ils avouent
leur amour. Flavio est accablé. (6) Guido arrive ; il demande
au roi de le condamner à mort puisqu'Emilia le hait toujours
pour ce qu'il a fait. Ugone admet alors qu'il est responsable du
crime de son fils. Flavio comprend maintenant qu'il doit rendre un
jugement à la manière de Salomon. La conscience de sa
responsabilité en tant que roi lui donne du courage ; il fait
appeler Emilia et ordonne à Guido de se cacher pour
écouter. (7) Il explique alors à Emilia que Guido a
été exécuté comme elle le demandait :
elle peut voir ici sa tête. Elle refuse de regarder, s'effondre
et supplie qu'on lui ôte aussi la vie car, sans Guido, elle n'a
plus aucun sens. Guido sort précipitamment de sa cachette ;
elle s'évanouit presque de bonheur. Dans leur duo final, il
implore son pardon, et elle lui demande un temps de recueillement
pour ses peines. Flavio prononce alors sa sentence : Vitige, qui a
trompé le roi, doit épouser "celle qui ne plaît
pas à ses yeux" ; Ugone, responsable du duel, est banni en
Angleterre - comme gouverneur - et doit accepter son gendre. Tous
remercient le roi.
(livret Harmonia
Mundi)
Représentations :
Londres - RCM Britten
Theatre - 15 octobre 2009 -
Malvern - Festival Theatre - 27 octobre 2009 - Exeter - Northcott Theatre - 3
novembre 2009 - Snape - Maltings
- 14 novembre 2009 - Cambridge
- Arts Theatre - 17 novembre 2009 - English Touring
Opera - dir. Jonathan Peter Kenny - mise en scène James
Conway - décors Joanna Parker - avec Andrew Slater
(Lotario), Angelica Voje (Vitige), Clint van der Linde (Flavio),
Paula Sides (Emilia), Carolyn Dobbin (Teodata), Joseph Cornwell
(Ugone), James Laing (Guido)
Londres - Barbican Centre
- 17 avril 2008 - version de concert - Academy of
Ancient Music - dir. Christopher Hogwood - avec Iestyn Davies
(Flavio), Sandrine Piau (Emilia), James Gilchrist (Ugone), James
Rutherford (Lotario), Robin Blaze (Guido), Maité Beaumont
(Vitige)
New York City Opera
- 4, 6, 8, 10, 12, 14, 21 avril 2007 - dir. William
Lacey - mise en scène Chas Rader-Shieber - décors et
costumes David Zinn - lumières Lenore Doxsee - avec David
Walker (Flavio), Gerald Thompson (Guido), Marguerite Krull
(Emilia), Katherine Rohrer (Vitige), Kathryn Friest (Teodata), Jan
Opalach (Lotario)
Basingstoke - The Anvil
- 30 juin 2005 - Londres - QEH
- 6 juillet 2005 - Lichfield
Garrick - 7 juillet 2005 -
Bradford on Avon - Iford Arts - 9, 11, 13, 15, 16
juillet 2005 - Early Opera Company - dir. Christian Curnyn - mise
en scène, décors et costumes Netia Jones - nouvelle
production, en langue anglaise
New York City
Opera - 6, 9, 12, 15, 17, 23
avril 2003 - dir. George Manahan - mise en scène Chas
Rader-Shieber - décors et costumes David Zinn - avec David
Walker (Flavio), Jennifer Aylmer (Emilia), Deanne Meek (Vitige),
Mika Shigematsu (Teodata), Bejun Mehta (Guido), Keith Jameson
(Ugone), Jan Opalach (Lotario)
"Le NYCO ajoute un
succès haendélien à son palmarès avec
une production assez drôle de Flavio signée Chas
Rader-Shieber. David Walker et Maria Zifchak se chargent de
dispenser charme et humour, et en couple vedette Bejun Mehta et
Jennifer Aylmer affrontent "con bravura" le meilleur d'une
paartition rare, sous la direction lumineuse de George Manahan."
(Opéra Mag - juillet/août 2003)
Berlin - Neue
Opernbühne - 20 juillet 2000 - Las Palmas - 19 janvier 2001 - dir.
Sebastian Gottschick - mise en scène Alexander Paeffgen -
décors et costumes Henrike Bromber - lumières Alex
Kolbe - dramaturgie Sabine Bayerl
Staatstheater de
Karlsruhe - 25, 27, 29
février, 3 mars 2000 - Deutsche
Handel-Solisten- dir. Andreas Spering - mise en scène
Michael Hampe - avec Ann Hallenberg (Flavio), Johnny Maldonado
(Guido), Isabel Bayrakdarian (Emilia), Marianne Kienbaum (Vitige),
Rosemera Ribeiro (Teodata), Klaus Schneider (Ugone), Edward Gauntt
(Lotario)
"Invité au Festival de
Karlsruhe pour la quatrième année consécutive,
Michael Hampe est en train d'imprimer à cette manifestation un
"look" si conventionnel qu'il risque à terme de la desservir.
La direction d'acteurs très stéréotypée
qu'il décline d'un printemps sur l'autre n'est pas infamante,
les dispositifs scéniques néoclassiques dont il
s'entoure ne choquent pas l'oeil non plus. Le problème est
qu'en affichant des productions à ce point prévisibles,
le Festival ne joue plus du tout le rôle de laboratoire
dramaturgique qu'il assumait naguère avec une belle
régularité, quand il invitait des maîtres
d'oeuvre aussi inspirés que Jean-Louis Martinoty, Ulrich
Peters ou Georges Delnon et Roland Aeschlimann...Négligeant
complètement ce prodigieux espace de liberté que
constitue le théâtre baroque, il s'en tient à
l'honnête mise en place d'une anecdote qui, dès lors,
apparaît parfois bien pauvre. Et tenter de gérer
quelques longueurs inévitables à l'aide de grosses
ficelles comiques qui font ressembler rois et ministres à des
personnages de Feydeau est un expédient facile, qui finit par
devenir exaspérant tant il est réducteur. En ce qui
concerne ce Flavio cru 2000, on préfère passer sur le
double décor tournant en faux marbre blanc, le mobilier
néo-empire doré à la feuille, les
défilés de militaires en tenue de gala soigneusement
alignés... ce n'est ni passionnant ni même
déshonorant. C'est du théâtre fonctionnel, avec
tout le confort moderne... mais qui s'oublie sitôt le rideau
retombé...heureusement, même aplatis par le
système Hampe, certains chanteurs s'en tirent quand même
fort bien. En particulier le falsettiste Johnny Maldo-naldo, voix
puissante et colorée, dont les vocalises belliqueuses
remplissent la salle avec une belle générosité.
En revanche, si elle assume honorablement les grands airs du
rôle-titre, Ann Hallenberg n'est que d'une
crédibilité scénique très moyenne. Les
deux pères abusifs sont bien campés par Klaus Schneider
et Edward Gauntt, chanteurs de troupe sans spécificité
particulière mais toujours corrects. Jolie surprise enfin avec
la délicieuse voix de soprano lyrique d'Isabel Bayrakdarian,
qui remporte au rideau final une ovation méritée.
Orchestre baroque en fosse (les Deutsche Handel-Solisten), direction
alerte d'Andreas Spering... même de ce
côté-là, on pouvait trouver de quoi transformer
cette soirée en un vrai spectacle vivant. A défaut, il
a fallu se contenter d'un exercice de style sur papier glacé."
(Opéra International - mai 2000)
Dobøí - 20 et 21 mars 1999 - Prelate's House -
29 août 1999 - Námì nad Oslavou - 8 septembre 1999 - en version de concert
- Czech Handel Society - Academica Praha - dir. Ondøej
Macek
Halle - Festival Haendel -
Opernhaus - 3 juin 1994 -
direction musicale Howard Arman - mise en scene Kate Brown -
décors et costumes Bernd Leistner - avec Hendrikje
Wangemann (Emilia), Ulrike Helzel (Vitige), Maria Petrasovska
(Teodata), David Cordier (Flavio), Axel Köhler (Guido), Nils
Giesecke (Ugone), Harry van der Kamp (Lotario)
"Sous la baguette d'Howard
Arman, dont la sensibilité aux couleurs instrumentales et aux
modèles rythmiques se transmet sans effort aux musiciens,
Flavio a bénéficié d'une lecture instrumentale
élégante et raffinée, nimbée d'une
sérénité d'autant plus séduisante qu'elle
rend justice à toute la palette dynamique et sonore de la
partition. La mise en scène de l'Anglaise Kate Brown articule
avec aisance et clarté les multiples revirements d'un argument
particulièrement riche en imbroglios. La distribution vocale
n'offre elle aussi que d'agréables surprises. David Cordier
sait rendre, sans la caricaturer, la vanité et la
condescendance du roi Flavio dans les inflexions subtilement
nuancées de sa voix de sopraniste. Le contre-ténor Axel
Köhler interprète avec une appréciable
virtuosité l'impulsif Guido face au baryton Nils Giesecke qui
incarne avec autant de fougue dramatique que d'autorité
stylistique Ugone, conseiller du lunatique monarque. Harry van der
Kamp dessine lui aussi avec relief un solide Lotario.
Véritable révélation, Hendrikje Wangeman conduit
avec une exemplaire rigueur stylistique, en Emilia, un
généreux soprano lyrique. Dans le travesti de Vitige,
l'une des plus chatoyantes figures haendeliennes, on admire le chant
à la fois impétueusement juvénile et superbement
discipliné de la mezzo-soprano Ulrike Helzel, tandis que
l'alto Maria Petrasovka prête, avec un sens non moins
assuré, de riches accents à la belle et spirituelle
Teodata. Une brillante réalisation." (Opéra
International - octobre 1994)
Rencontres Internationales
de Beaune - 7 juillet 1990 -
Opéra de Monte Carlo - 4
et 6 mai 1990 - Théâtre de Caen - 11 mai 1990 -
Ensemble 415 de Genève -
dir. René Jacobs - mise en scène Christian Gangneron
- décors Thierry Leproust - costumes Claude Masson - avec
Lena Lootens (Emilia), Christina Högmann (Vitige), Gloria
Banditelli (Teodata), Jeffrey Gall (Flavio), Derek Lee Ragin
(Guido), Gianpaolo Fagotto (Ugone), Ulrich Messthaler
(Lotario)
"Jeffrey Gall, au timbre
éteint, à l'émission terne, plate et incolore,
ne peut en aucun cas traduire la stature de Flavio, ce roi trahi.
Guido, écrit pour le fameux Senesino, est confié
à un autre contre-ténor, Derek Lee Ragin. Il a pour lui
une réelle virtuosité dans les vocalises et un timbre
d'un charme indéniable, mais demeure, comme Gall, une
caricature de la voix exigée pour ce rôle...Lena Lootens
est une Emilia charmante et une actrice sensible, mais ses
problèmes de justesse et sa pauvreté technique donnent
une bien pâle idée de l'aria haendélien.
Christina Högman trouve en Vitige un rôle plus
facile...Ulrich Messthaler pour mieux dessiner le personnage de
Lotario, joue carrément au vilain avec une technique de chant
post-vériste."
Festival de musique
ancienne d'Innsbruck - Tiroler
Landestheater - 24 août 1989 - Ensemble 415 de Genève
- dir. René Jacobs - mise en scène Christian
Gangneron - décors Thierry Leproust - costumes Claude
Masson - avec Lena Lootens (Emilia), Christina Högman
(Vitige), Gloria Banditelli (Teodata), Jeffrey Gall (Flavio),
Derek Lee Ragin (Guido), Gianpaolo Fagotto (Ugone), Ulrich
Messthaler (Lotario)
"Le festival d'Innsbruck doit
à René Jacobs le triomphe de ce Flavio dans lequel ses
dons de chef d'orchestre s'affirment avec encore plus d'éclat.
Magnifiquement servi par l'Ensemble 415 de Genève, qui
réunit d'éblouisssants musiciens
spécialisés dans le jeu des instruments anciens, il
accompagne lui-même à l'un des deux clavecins les
récitatifs avec une adéquation intuitive à
l'état d'âme du personnage...Le rôle-titre est
légèrement tiré dans le sens de la parodie par
Jeffrey Gall...Dans celui de Guido, écrit pour le Senesino,
Derek Lee Ragin allie un degré rare de virtuosité
à des qualités d'émotion...La soprano belge Lena
Lootens fait valoir dans le rôle d'Emilia créé
pour la Cuzzoni une voix claire et expressive..."
Cambridge Handel Opera
Group - 1987
Batignano - Musica nel
chiostro - dir. G. Jenkins - mise
en scène K. Warner - avec Derek Lee Ragin (Flavio), R.
Creffield (Guido), A. Hagley (Emilia), A. Charlton (Vitige), J.
Turner (Teodata), D. Barnes (Ugone), M. Rivers
(Lotario)
Londres - Abbey
Opera - 1985 - dir. A. Shelley -
mise en scène J. Eaton - avec T. E. Williams (Flavio), A.
Hugues-Jones (Guido), R. Middleton (Emilia), J. Roberts (Vitige),
C. Graham (Teodata), J. Weaver (Ugone), C. painter
(Lotario)
Abingdon -
Théâtre Unicorn -
1969 - dir. A. Le Fleming - mise en scène A. Kitching -
avec J. Horrex (Flavio), J. Temperley (Guido), C. Clarke (Emilia),
J. Meadows (Vitige)