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Opéramag - février 2004 "Une fois n'est pas coutume, Siroe était donné ce soir en version de concert. C'est une pratique qui tend à se développer, permettant de faire découvrir un répertoire plus rare sans soumettre l'initiative à de trop lourdes contingences. Cet ouvrage - écrit sur un livret de Métastase révisé par Nicholas Haym qui offrait au compositeur ses ingrédients favoris amour, vengeance, et politique - fut créé au King's Theatre de Londres, le 17 février 1728, dans une distribution exclusivement italienne. Grâce à un plateau vocal efficace et parfaitement à son aise dans cet ouvrage qu'il a déjà chanté - en version scénique qui plus est - les récitatifs, très importants durant les deux premiers actes, ont connu une tension éminemment dramatique qui tint aisément lieu de théâtre à cette belle exécution. Le feu d'artifice d'airs splendides du dernier acte n'en était que mieux amené. Dans le détail, la mezzo-soprano Valentina Kutzarova donnait un rôle-titre d'une crédible virilité, bien qu'avec des ornements parfois raides. Le Cosroe de Lorenzo Regazzo accusait une certaine fatigue, tandis que le contre-ténor Roberto Balconi affirmait une expressivité de timbre prodigieuse en Medarse. Deux femmes auront largement dominé cette soirée : Simone Kermes (Laodice) dans une forme éclatante, réalisant les vocalises avec un " chien " incomparable, avec des aigus larges et très projetés, et la délicieuse Elmira de Patrizia Ciofi, un peu retenue et technique pour commencer, puis de plus en plus généreuse et musicale. Elle s'affirme une fois de plus comme une des grandes du moment. Au pupitre, Andrea Marcon a mené une interprétation intense, suivant pas à pas la précipitation de l'action. Le chef n'a pas hésité à contraster ces choix de tempos, faisant se succéder les récitatifs dans un rythme effréné en accord total avec l'intrigue et le climat général, pour mieux laisser se déployer l'éloquente plénitude du 3e acte. Son travail avec les solistes et les musiciens du Venice Baroque Orchestra soulignait toute l'italianité du Haendel de cette période."
Opéra International - février 2004 "Orchestre brouillon, une Katerina Beranova totalement hors sujet qui transforme une amante éperdue et vengeresse (Emira) en soubrette, une autre soprano, Simone Kermes, réelle personnalité dramatique mais portée par un vent de folie qui lui fait réaliser des cadences tout autant hors sujet (Laodice), un contre-ténor, Roberto Balconi, dont les moyens vocaux sont bien malmenés dans les airs (Medarse), ou encore un rôle-titre confié à une mezzo, Liliana Rugiero, dotée d'une petite voix qu'elle tend à forcer pour exister, tout cela ne suffit pas à gâcher la soirée. Il faut tout de même souligner l'aisance de Lorenzo Regazzo, qui offre une magnifique incarnation du vieux roi Cosroe, pleine de grandeur et de profondeur, ainsi que les choix de tempi excellents d'Andrea Marcon, qui fait malgré tout de son orchestre un accompagnateur efficace et attentif. Mais, surtout, ce Siroe si rarement entendu est une oeuvre superbe. Créé en 1728 par une Royal Academy of Music finissante - quelques jours après The Beggar's Opera de Gay et Pepusch -,sur un livret adapté de Métastase, pour lequel nombre de musicographes se plaisent à souligner de façon abusive le manque d'affinités du compositeur, cet opéra souffre de nombreux préjugés. Ce que nous révèle son audition, c'est qu'il s'agit d'un livret et d'une partition d'une efficacité remarquable, d'une richesse, d'une finesse et d'une beauté réelles. Et, contrairement à ce que la postérité a voulu nous faire croire, nous comprenons pourquoi nous sommes en présence de l'un des plus beaux succès de toute la carrière opératique de Haendel - seul Admeto a connu plus de représentations lors de sa création. Un chef-d'oeuvre à ne plus oublier."
Opéra Base - L'Atelier du chanteur - 9 janvier 2004
Opéra International - février 2001 - 28 décembre 2000
Le Monde - 9 janvier 2001 - "Un Haendel d'une douce fluidité dans les brumes de Venise" - Siroe, Re di Persi monté par Jorge Lavelli pour le Théâtre de la Fenice