San Carlo de Naples - 1984 - Il Complesso Barocco - dir. Alan Curtis
- mise en scène De Simone - avec Gloria Banditelli
(mezzo-soprano), Max-René Cosotti (ténor), Daniela
Dessy (soprano), Simone Alaimo (baryton-basse), Benedetta
Pecchioli (mezzo), Patrizia Dordi, Jeffrey Gall
(contre-ténor), Mario Bolognesi (ténor)
"Ecrit pour le castrat Aprile,
le rôle difficile de Selim est trop lourd pour la Banditelli,
et les lauriers vocaux de la soirée sont allés à
Daniela Dessy, soprano au timbre riche et à la technique
sûre, à Benedetta Pecchioli, mezzo au timbre très
doux, au ténor mario Bolognesi, à la voix moelleuse et
agréable, à Jeffery Gall."(Opéra International -
septembre 1984)
Amsterdam - 3 octobre 1982 - dir. Alan Curtis - mise en
scène Rhoda Levine - décors Filippo Sanjust - avec
Sandra Browne, mezzo (Selim), Patrizia Rozario (Giuletta), Rachel
Ann Morgan (Dorimène), Goedhardt, Martyn Hill, ténor
(Pallottino), Willard White, basse (Albumazar), Andrew
Dalton (Don Garzia)
"Retour en force de Niccolo
Jommelli - Avec la première reprise de la Schiava liberata
depuis le XVIIIe siècle, Alan Curtis remet enfin en
lumière l'un des plus grands musiciens de l'histoire du
théâtre lyrique.
La Schiava liberata, dernier
opéra conçu par Jommelli pour la cour de Wurtemberg, en
1768...Le livret, infiniment plus original et plus construit que
celui de l'Enlevement au Sérail, est d'une habileté
diabolique et nous conduit à travers différentes
situations toutes plus rocambolesques les unes que les autres,
soulignées par des airs à la construction harmonique
aussi savante que variée. Mais c'est probablement au
deuxième acte que l'originalité de Jommelli prend toute
sa dimension, grâce à une adroite caricature de
l'opéra classique français qui donne lieu à une
scène assez longue mais absolument hilarante d'un point de vue
scénique, et époustouflante sur le plan musical.
Rappelons en effet que Jommelli participa activement à la
Querelle des Bouffons aux côtés de Pergolèse, en
1753.
Le problème des deux
castrats a été résolu par l'utilisation du mezzo
Sandra Browne (Sélim), qui se joue avec aisance de certaines
pages redoutables, et d'Andrew Dalton (Don Garzia), qui évoque
non sans problème un castrat sopraniste. A leurs
côtés, Willard White a été tout à
fait crédible dans la tessiture de basse bouffe d'Albumazar,
et Martyn Hill dans celle de ténor giocoso de Pallottino.
Patricia Rozario fut une Giulietta exquise et piquante,
véritable soubrette de l'opéra napolitain, et Rachel
Ann Morgan une Dorimène fière et digne, malgré
une voix parfois très limitée dans le volume et dans
l'extension.
La mise en scène de
Rhoda Levine a eu l'immense mérite de respecter la double
com-posante de l'opéra serio et comico, donnant aux chanteurs
la cohésion et l'esprit d'une véritable équipe.
Les costumes et les décors, simples et sans prétention,
de Filippo Sanjust, soulignaient encore l'extraordinaire
vivacité d'un livret qui, à lui tout seul, est un chef
d'oeuvre de goût, bien supérieur à ceux de son
temps, à commencer par ceux mis en musique par Joseph Haydn. A
la tête de son Complesso Barocco, Alan Curtis a
démontré à quel point il connaît ce
répertoire qu'il sert avec ferveur, amour et dévotion."
(Opéra International - décembre 1982)