Masque pour la
tragédie de Shadwell, en cinq actes, créé dans
le théâtre de Dorset Garden de Londres, le 27
février 1675. Locke en composa toute la musique sauf les airs
de fin d'acte, de Giovanni Battista Draghi. Il s'inspira de la
tragédie-ballet de Lully, le livret intégrant toutefois
des passages parlés, conformes au goût
anglais.
La musique comporte onze
morceaux, dont six liés à l'action, avec un
accompagnement orchestral.
"Les musicologues demeurent fort indécis
quand il s'agit d'identifier le premier opéra britannique. A
en croire les initiateurs de cet enregistrement, ce Psyché de
Locke serait l'heureux élu : le premier ouvrage
scénique anglais à ne pas être qu'une succession
de fragments théâtraux et d'une musique de scène.
Il n'est toutefois pas né spontanément. L'empreinte
française y est nette : il procède de la
comédie-ballet Psyché, réalisée par un
fameux trio de "librettistes" (Molière, Quinault et Corneille)
et par le surintendant de la musique, Lully. Ayant assisté
à ce spectacle en France et porté par une vague
francophile, l'impresario anglais Betterton commanda donc un ouvrage
similaire au poète Thomas Shadwell, et aux deux compositeurs
Matthew Locke et Giovanni Battista Draghi.Locke eut la bonne
idée de faire publier sa partie musicale, mais pas Draghi,
dont la contribution a bel et bien disparu." (Opéra
International - juillet/août 1996)
"Décrit de façon
significative par Locke comme un « opéra anglais en cinq
actes », Psyche a été interprété
pour la première fois par le somptueux théâtre de
Dorset Garden le 27 février 1675. Locke s'est inspiré
directement de la tragédie-ballet du même nom
montée en 1671 par Lully, succès spectaculaire s'il en
fut. Toutefois, afin de respecter le goût anglais, le livret de
Thomas Shadwell intégrait des dialogues
parlés.
Malgré la
présence de Charles II et de sa cour à la
première, malgré une production spectaculaire, une
distribution énorme et une musique somptueuse (comprenant des
instruments à vent, des trompettes et des percussions), le
succès n'a pas été au rendez- vous pour cette
oeuvre qui imbrique musique et drame d'une façon tout à
fait inhabituelle dans le théâtre musical anglais du
XVIIe siècle. Après seulement huit
représentations, Psyche a disparu du
répertoire."(Goldberg- printemps 2002)