L'INCORONAZIONE DI POPPEA

COMPOSITEUR

Claudio MONTEVERDI
LIBRETTISTE

Giovanni Francesco Busenello
 
ORCHESTRE
Il Complesso Barocco
CHOEUR

DIRECTION
Alan Curtis

Fortuna, Nerone
Carolyn Watkinson

Virtu, Pallade, Drusilla
Judith Nelson

Amore
Peter Ratinckx

Ottone
Henri Ledroit

Soldato, Lucano, Tribuno
Guy de Mey

Soldato, Tribuno
Philip Schuddeboom

Poppea
Carmen Balthrop

Arnalta
Carlo Gaifa

Ottavia, Famigliare
Andrea Bierbaum

Seneca, Console
Ulrik Cold

Mercurio, Famigliare, Littore, Console
Harry van der Kamp

Liberto
Ben Holt

DATE D'ENREGISTREMENT
5 septembre 1980
LIEU D'ENREGISTREMENT
La Fenice - Venise
ENREGISTREMENT EN CONCERT
oui

EDITEUR
Warner Fonit Cetra
COLLECTION

DATE DE PRODUCTION
1980 / août 2001
NOMBRE DE DISQUES
3
CATEGORIE
DDD

Critique de cet enregistrement dans :

"un respect absolu des sources originales, et donc un abandon de tout arrangement orchestral au profit d'un soutien instrumental essentiellement assuré par le groupe de basse continue. Cette version est illuminée par une distribution hors pair : Carolyn Watkinson offre en particulier l'incarnation "féminine" dramatiquement et vocalement la plus convaincante du rôle de Néron."

"...Une partition passablement tronquée, la Nourrice, le Valet et la Demoiselle disparaissant même totalement. Toujours fidèle à son refus de l'arrangement, le chef utilise son orchestre (de qualité, mais assez faux dans l'ouverture) uniquement pour les ritournelles. Il privilégie tout de même ici un continuo ample et varié, souvent efficace, l'enregistrement en scène favorisant la vie théâtrale (mais aussi un son inégal). La direction ne traduit pourtant pas une conception claire de l'oeuvre ni des personnages, malgré des scènes très réussies et de belles incarnations. Certaines baisses de tension sont gênantes, moments où la musique semble perdre sa fonction dramatique le duo Néron / Lucain par exemple ou même le duo final.., pourtant bien chanté.

La distribution est en effet dominée par le Néron féminin d'une Carolyn Watkinson admirable (même si la voix n'est pas large et se serre un peu dans la gorge par moments), à la ligne somptueuse, aux frémissements sensuels, jouant à merveille de son timbre ambigu pour camper un personnage frappant, manquant peut-être de l'autorité névrosée qu'y investissent les ténors mais idéalement juvénile, emporté jusqu'au trépignement puéril. La Poppée de Carmen Balthrop est plus inégale, intelligente mais un peu désordonnée dramatiquement et vocalement, le timbre parfois rond et sensuel, parfois ingrat, souvent pointu et pincé.

Octavie (Andrea Bierbaum) est elle aussi inégale : émouvante, elle est éprouvée par ses monologues, mais très bien face à l'Ottone dramatiquement bouleversant d'Henri Ledroit (toutefois vocalement instable et très souvent faux). Ulrik Cold est un Sénèque de qualité malgré une voix ici trop plébéienne, et Carlo Gaifa une excellente Arnalta, malheureusement enrouée. Les seconds rôles sont corrects, hormis Judith Nelson, avec une mention particulière pour Guy de Mey, excellent."

"Stylistiquement les options de Curtis sont bien définies : un orchestre réduit à 19 musiciens, sans instruments à vent, la restitution des différentes répliques à leur place initiale...et surtout le respect des tessitures vocales : Ottone est à nouveau un contre-ténor, l'excellent Henri Ledroit, et Néron est confié à une mezzo-soprano. Carolyn Watkinson y est extraordinaire de violence, de vérité, de tension dramatique sans que jamais la beauté de son timbre en soit altérée. A ses côtés, Carmen Balthrop est une Poppée sensuelle, Andrea Bierbaum une Ottavia déchirée et émouvante, et Judith Nelson une Drusilla juvénile. Curtis, enfin, donne à l'ensemble un dynamisme...mais comment justifier les coupures qui dénaturent l'oeuvre ? Comment omettre une scène aussi capitale dramatiquement que celle du Page et de la Demoiselle ?"

"Enregistré sur le vif à la Fenice, la seconde version de Curtis bénéficie d'un plateau homogène, d'où se dégagent de merveilleux tempéraments scéniques"..."L'accent, le rythme, les timbres instrumentaux ont gagné en richesse, le continuo est plus nourri...Pourtant, Curtis se refuse toujours à utiliser des instruments à vent"..."On s'étonne...que les coupures soient encore si nombreuses"..."la voix corsée et chaude, épanouie dans l'aigu piano de Carmen Balthrop"..."Carolyn Watkinson, la mezzo hollandaise, gémit, éructe, et se démène comme un beau diable, star incontestable de l'album"..."Henri Ledroit, masculin et vulnérable"..."Andrea Bierbaum, tragédienne mais chanteuse trop extérieure"..."Malgré la verdeur du timbre, Ulrik Gold s'arrache à son inébranlable rigueur par une vocalisation agile et contrôlée"..."C'est avec Carlo Gaifa qu'on a l'impression d'une évidence...l'émission est parfaitement conduite sur tous les registres, même dans les maniérismes de sa voix de tête, et la diction est d'un mordant irrésistible...La palette expressive est d'une richesse illimitée".

 

 

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