Ballet héroïque en un prologue et trois
actes, sur un livret de l'abbé de La Marre (1708 - 1742),
représenté à l'Académie royale de
musique, le 3 septembre 1739.
La distribution réunissait : Albert (Mars), Mlle
Fel (Vénus), Mlle Coupée (L'Amour) dans le prologue,
Mlle Pélissier (Zaïde, Reine de Grenade), Le
Page (Zulema, Prince de la maison des Zégris), Tribou
(Almenzor, Prince de la maison des Abencerrages), Jélyotte
(Octave, Prince Napolitain), Mlle Erémans (Princesse
Napolitaine), Albert (un Chef des Turcs).
Une quatrième entrée, Momus
amoureux, fut ajoutée le 27 octobre 1739, avec Tribou
(Momus), Albert (Licidas), Mlle Fel (Philis).
Une reprise eut lieu, d'abord au Château de
Versailles, le 10 mai 1745, puis le 13 mai 1745 au Palais Royal, avec
Le Page (Mars), Mlle Jacquet (Vénus), Mlle Romainville
(L'Amour) dans le prologue, Mlle Chevalier (Zaïde),
Chassé (Zulema), Jélyotte (Almanzor), Poirier (Octave),
Mlle Bourbonnais (Isabelle).
De nouvelles reprises eurent lieu au Palais Royal, le
17 août 1756, puis le 24 avril 1770, avec MM. Legros,
Larrivée, Gélin, Mmes Larrivée,
Dubois.
Charles Burney assista à la
représentation du 15 juin, et écrivit :
L’opéra de ce soir fut joué pour la première
fois en 1739, rejoué en 1746, en 1756 et à
présent, pour la quatrième fois, en 1770. Les
Français le nomment ballet-héroïque, l’œuvre
étant entremêlée de danses, qui forment une
partie essentielle de la pièce. Je crois que
l’intérêt du drame n’entre que pour peu de chose dans
ces sortes de représentations ; c’est du moins le jugement que
l’on peut retirer de celle-ci, ou de quelques autres de la
composition de Rameau. La musique de Zaïde est de Royer. Il est
assez étonnant qu’on n’ait toujours rien composé de
mieux, ni d’un goût plus moderne, alors que le style de la
musique a complètement changé dans le reste de
l’Europe. On a beau accuser les Français d’avoir l’esprit
généralement plus léger et plus capricieux que
leurs voisins, ils n’ont pas fait le moindre pas en avant dans leur
musique depuis trente à quarante ans. […] Revenons à
l’opéra de Zaïde : il est irréfutable qu’en fait
de mélodie, de nuances, de contraste et d’effet, c’est un
ouvrage très médiocre et au-dessous de toute critique.
Mais en même temps, on conviendra que la scène est belle
et élégante, que les costumes et les décorations
sont superbes, la danse exquise et les machines des plus
ingénieuses. Hélas, tous ces objets ne flattent que les
yeux, alors qu’un opéra, dans tout autre pays, est fait pour
flatter l’oreille. Un drame lyrique qui n’a rien d’intéressant
dans le poème, dont la musique est mauvaise et le chant pire
encore, ne répond nullement à l’idée que l’on se
forme à l’étranger de cette sorte de spectacle.
L'oeuvre fut jouée à Lyon, dans la salle du Jeu de Paume de la Raquette Royale,
en 1749/50, à l'initiative de Mangot, beau-frère de
Jean-Philippe Rameau.
"133me Opé. C'est un Ball.
héroïque en 3 Actes précédés d'un
Prolog. les paroles sont de La Marre, & la musiq. de Royer, elle
est gravée partition in-fol. La premiere représentation
s'en donna le 3 Septembre 1739, & il eut du succès. Le
Prologue se passe entre Mars, Venus & l'Amour. Le sujet de la
piece est, à peu de chose près, imaginé; il n'y
a d'historique que la haine des Zégris & des Abencerages :
on auroit voulu que le fonds de l'ouvrage fût plus
intéressant, & la versification en satisfit plus que le
plan." (de Léris - 1763)
Partition reconstssistuée et
éditée par Lionel Sawkins
Représentations
:
St John's Smith Square -
Londres - 15 octobre 2005 - The Band of Instruments -
Nonsuch Singers - dir. Graham Caldbeck - avec Jeni Bern, soprano
(Zaïde, Venus), Sophie Bevan, soprano (Isabelle, L'Amour),
Mark Wilde, ténor (Almanzor), Daniel Auchincloss,
ténor (Octave), Jacques Imbrailo, basse (Zuléma,
Mars)