Représenté au Teatro Capranica - du nom
de son propriétaire et impresario, Federico Capranica - de
Rome, le 23 janvier 1723, sous la direction du compositeur. C'est
à cette époque que Pier Leone Ghezzi dessine la
célèbre caricature de Vivaldi, découverte par le
professeur A. Cametti et publiée par Marc Pincherle dans la
Revue de Musicologie en novembre 1930.
Sept airs sont conservés en manuscrit à
la Bibliothèque nationale de France (ou Bibliothèque du
Conservatoire de Paris) sous le nom de La Creole ; vingt-deux
airs et un duo sont conservés par ailleurs.
Opéra de
Cracovie - janvier 2009 -
Wiener Konzerthaus - Grosser Saal - 25 janvier 2009
- Théâtre des Champs
Élysées - 27
janvier 2009 - version de concert - Europa Galante - Choeur
d'adultes de la Maîtrise Notre-Dame de Paris (chef de choeur
Lionel Sow) - dir. Fabio Biondi - avec Carlo Vincenzo-Allemano
(Ercole), Vivica Genaux (Antiope), Maria Grazia Schiavo
(Ippolita), Philippe Jaroussky (Alceste), Romina Basso (Teseo),
Filippo Adami (Telamone), Emanuela Galli (Orizia), Stefanie Iranyi
(Martesia)
ClassiqueInfo.com - Quand Vivaldi fait du trampoline :
Hercule plombé par Biondi
"... La version de concert
présentée au Théâtre des Champs
Elysées est basée sur le travail de reconstitution
mené par Alan Curtis et Alessandro Ciccolini, car, de la
partition d\92origine, subsistent une trentaine de morceaux
dispersés dans plusieurs bibliothèques, corpus qui dut
être rassemblé, complété, voire
substitué, par des airs issus d\92autres recueils. Quant aux
récitatifs, il fallut les créer car ils avaient
disparu. Le terme « reconstitution » semble donc bien
adapté. Autant le dire, même si le sort que lui
réserva Fabio Biondi y est sans doute pour beaucoup, cette
partition « patchwork » n\92est pas du grand Vivaldi. A
quelques exceptions près, on est assez loin du niveau des
\9Cuvres déjà enregistrées dans l\92édition
en cours de parution chez Naïve.
Le meilleur de cette
soirée fut à trouver dans la partie vocale, avec deux
mentions très spéciales pour les reines de la
soirée. Romina Basso composa un Thésée de grand
niveau, avec un timbre chaud, mordoré, sensuel, et une
technique parfaite, aussi au point dans le legato que dans
l\92exécution des ornements. Une chanteuse à suivre,
notamment au prochain Festival d\92opéra baroque de Beaune en
juillet prochain où elle chantera le Rinaldo de Haendel.
L\92autre triomphe, mais cela devient une habitude, fut apporté
par Roberta Invernizzi, superbe Hyppolite : charme, humour, piquant,
tout y passe, sans jamais sur-jouer ou trop solliciter son
rôle. Une forme de simplicité gagnante.
En allant decrescendo dans
l\92évaluation de la soirée, nous mettrons ensuite notre
Philippe Jaroussky national, sorti des pitreries auxquelles il se
livrait récemment avec madame Pluhar (dans le disque «
Teatro d\92amore » chez Virgin que nous commenterons
bientôt), et retrouvant un répertoire qui lui convient
beaucoup mieux. S\92il faut bien admettre que son timbre unicolore ne
provoque jamais l\92émotion, la technique d\92émission,
notamment dans les passages legato, est assez impressionnante. Quel
dommage qu\92il ne sache apporter la petite dose d\92humour que son
Alceste devrait avoir dans son dialogue avec Martisia
!
Vivica Génaux (Antiope)
fit du Vivica Génaux : technique en apparence impressionnante
(quoique ses premiers airs manquaient quelque peu de justesse) mais
souvent très désordonnée et menant son petit
bonhomme de chemin sans trop se préoccuper des indications du
chef, timbre affreusement laid. Les quatre autres chanteurs furent,
à un moment ou à un autre de la soirée,
dépassés par ce que l\92\9Cuvre requiert sur le plan
technique. Si Emanuela Galli débuta correctement en Orizia,
ses airs du dernier acte furent assez pénibles avec un air de
fureur « Cadero, ma sopra il vinto » douloureusement
criard. Le livret de la soirée indique que Stefanie Iranyi
(Martisia) est une mezzo soprano. En tout cas, une mezzo sans le
moindre grave. Dans les airs du premier acte, la voix semblait,
à chaque passage grave, chuter au fond d\92un puits. Avouons que
les deuxième et troisième actes furent plus corrects,
car moins périlleux.
Passons sur le Télamon
de Filippo Adami, à la technique de chant baroque plus que
fruste, pour arriver au héros (même si les airs sont
assez également répartis entre les huit rôles),
l\92Ercole de Carlo Vincenzo Allemano. Le timbre est assez
déplaisant, en tout cas il paraît assez difficile de
concevoir Hercule avec cette voix engorgée. Une technique
à notre sens pas assez maîtrisée pour bien
appréhender les airs les plus héroïques (premier
et troisième actes), mais néanmoins de belles choses
à retenir dans les parties apaisées, notamment l\92air du
deuxième acte « Io non trovai » accompagné
aux pizzicati des cordes. Distribution vocale très
hétérogène, donc.
Nous aurions aimé
utiliser le même adjectif pour illustrer la prestation de Fabio
Biondi et de son ensemble Europa galante. Mais le concept même
de variété, inhérent à l\92essence du
baroque, semble complètement oublié par Biondi. Certes,
la qualité technique des instrumentistes est sensiblement
supérieure à ce que Il Complesso Barocco nous offrit
dans Tolomeo ed Alessandro. Mais le même problème
fondamental soulevé à cette occasion est encore
à dénoncer ici : comment peut-on donner à
entendre un Vivaldi aussi pauvre en couleurs instrumentales, aussi
motorisé dans l\92absence de variété rythmique ?
Comment peut on utiliser une basse continue aussi lourde en effectif,
aussi peu variée en effets sonores (ah ! ces accords staccato
du clavecin doublant tous les passages rapides aux cordes, donnant
l\92impression d\92un Vivaldi faisant du trampoline) ?
Même si cette partition
n\92est certainement pas du meilleur Vivaldi, n\92y a t\92il donc rien
à en tirer de plus que cette version relookée sur
instruments anciens de ce que I Musici ou I Solisti Veneti
délivraient dans les années 60 et 70 ? Prenons un
exemple : le deuxième acte débute par un des rares
superbes airs de la partition. Hyppolite chante « Onde chiare
que sussurrate », reprise d\92un air rendu célèbre
par le succès de l\92album Vivaldi de Cecilia Bartoli, «
Zeffiretti che sussurrate » (plage 5 du disque). Oublions les
mérites comparés de mesdames Bartoli et Invernizzi et
focalisons nous sur l\92accompagnement orchestral. Dans un cas
(Biondi), tout est sur le même plan, l\92obsession motoriste fait
que l\92air est expédié sans la moindre poésie,
sans le moindre effet d\92écho. Avec Il Giardino Armonico,
c\92est, au contraire, une superbe scène champêtre qui
nous est proposée ; les violons susurrent, les silences sont
sensuels. Bref, les uns se servent de la partition, les autres la
servent.
On pourrait sortir très
inquiet de ces prestations de Curtis, de Biondi et de leurs ensembles
respectifs quant à l\92interprétation de ce style
d\92opéra. Espérons juste \96 et les sorties
discographiques nous autorisent quelques espoirs, qu\92il s\92agisse des
Concerti opus 6 de Haendel par Il Giardino Armonico ou du disque
Haendel de Sandrine Piau et Sara Mingardo avec le superbe Concerto
Italiano \96 que le répertoire de l\92opéra italien du
début du XVIIIème siècle ne demeure pas entre
les mains de chercheurs-musicologues qu\92il faut saluer pour les
découvertes qu\92ils partagent avec nous, mais qui sont en train
d\92instituer un style d\92interprétation sulpicienne, très
éloigné de la richesse d\92invention du
baroque.
Et, pour ne pas terminer sur
une note encore plus négative, nous ne dirons presque rien de
l\92indigente contribution du ch\9Cur d\92adultes de la Maîtrise de
Notre-Dame de Paris, ni des accords de justesse et des excès
de vibrato de Fabio Biondi, soliste. Hercule réussit tous ses
travaux, même à récupérer la ceinture
d\92Antiope. Quant à réussir à échapper
à Fabio Biondi, c\92est une autre paire de manches
!"
Vivaldi est un des
compositeurs les plus prolifiques de son époque, mais aussi de
la nôtre. Alors que ses opéras conservés se
comptaient naguère sur les doigts d'une main, chaque
année voit désormais la création d'un nouvel
opus. Celui-ci a été d'abord recomposé par
Alessandro Ciccolini sur la base d'un livret et d'airs
retrouvés dans diverses bibliothèques. Cette version,
"amputée de la moitié des airs" si l'on en croit
Diapason de septembre 2007, a été dirigée par
Alan Curtis à la tête de son Complesso Barocco en 2006
au Festival de Spoleto et est disponible en DVD. Fabio Biondi
recrée à son tour l'ouvrage, en en retenant davantage
d'airs.
Vivaldi lui-même
réemployait allègrement ses airs les plus fameux, sans
oublier l'habitude qu'avaient les castrats vedettes d'intercaler
leurs airs favoris dans n'importe quel ouvrage. Fabio Biondi ajoute
un troisième niveau de réemploi en remplaçant
lui-même certains airs par d'autres. On ne sait donc pas trop,
en retrouvant des airs d'Orlando finto pazzo ou de La verità
in cimento, si le réemploi vient de Vivaldi ou de Biondi.
Peut-être le livret du CD à paraître chez Virgin
nous l'apprendra-t-il. Quant aux récitatifs manquants, Fabio
Biondi les aurait écrits lui-même. On est donc en droit
ce soir de juger non seulement un violoniste et un chef d'orchestre,
mais un "arrangeur" et presque un compositeur, qui a d'ailleurs aussi
choisi l'effectif instrumental le plus adapté à
l'ouvrage !
Fabio Biondi a donné ce
nouvel Ercole sur scène en octobre 2007 au Teatro Malibran de
Venise. Cet opéra appelle certainement la mise en
scène, en ce sens qu'il n'est pas suffisamment génial
et varié pour captiver pendant trois heures en version de
concert. On ne s'offusquerait même pas de ce qu'un metteur en
scène, comme John Pascoe et son Hercule nu en 2006, prenne
certaines libertés avec une partition qui n'est de toute
façon qu'une recréation destinée à
séduire son public. Pari gagné ce soir, avec une salle
comble, enthousiaste au point d'applaudir chaque air, à
l'exception d'un seul de Martesia !
En tant qu'orchestrateur (et
violoniste), Fabio Biondi a privilégié les cordes, mais
le continuo est aussi très efficace, et les "tambours et
trompettes" (en fait deux cors) des scènes guerrières
font très bon effet. Récits et airs se succèdent
sans discontinuer : inévitables airs de comparaison
évoquant des ondes et des brises, airs de fureur et airs
tendres, airs aux phrases courtes et hachées (pour la jeune
Martesia) et airs aux longues lignes de couleur "orientale"
(byzantine?) caractéristiques de Vivaldi... Cette alternance
d'airs reste cependant bien superficielle. Les récitatifs sont
efficaces mais sans surprise. L'effectif orchestral restant aussi
assez uniforme, des climats différents ne sont parfois
créés que par la variété des timbres et
des tempéraments de la distribution vocale.
Incarnant Antiope en 2007,
Romina Basso chante ce soir Teseo. Déjà
distribuée à Paris en Tamerlano de Bajazet (Vivaldi,
dirigé par Fabio Biondi salle Pleyel en mars 2008) et
Alessandro de Tolomeo (Haendel, dirigé par Alan Curtis
ici-même en avril 2008), elle donne une intensité
étonnante à son interprétation en assombrissant
son timbre jusqu'aux limites du possible, sans le grossir cependant.
Comme Philippe Jaroussky, à l'autre extrémité
pourtant du spectre vocal avec son timbre angélique, elle
séduit par un ancrage et une connexion parfaites, par sa
présence et son engagement physiques. Son personnage prend
dès lors un relief et une crédibilité que l'on
aimerait voir partagés par tout le plateau. Dans son premier
air, elle impose des phrasés longs et amplement
respirés, à la différence de certains de ses
collègues qui se laissent laminer prestissimo par Fabio Biondi
et ne réussissent à transmettre au public que des
fragments de voix et donc d'émotion. "Scorre il fiume
mormorando" touche aussi la limite grave de sa voix, mais elle y
montre une belle agilité. "Ti sento, si ti sento" est à
l'inverse un bel air plaintif, où elle démontre
toujours le même engagement physique et
émotionnel.
Déjà Ippolita
à Venise, Roberta Invernizzi donne également
consistance à son personnage par sa ligne vocale bien
conduite. Sa voix agile et incisive triomphe des grands intervalles
de son air "Non saria pena la mia". Les alternances de tête et
poitrine de "Da due venti" lui réussissent moins et sa voix y
semble un peu légère, mais la faute en revient surtout
au tempo trop rapide, à la limite des possibilités
vocales. Cet air n'est pas "Agitata da due venti" de Griselda, mais
"Son due venti" d'Orlando finto pazzo. Roberta Invernizzi chante
également le bucolique "Onde chiare che sussurrate",
habituellement connu sous forme de zeffiretti. De La verità in
cimento, elle chante aussi les longues phrases "orientales" d'"Amato
ben", superbement accompagnée au violon par Fabio
Biondi.
Également
présentes en 2007, Emanuela Galli et Stefanie Irányi,
plus inégales, convainquent moins. Surtout dans son premier
air "Certo pensier ch'ho in petto", Stefanie Irányi a une
émission en poitrine très brute, qui rend ses registres
trop inégaux. Elle rend par contre très plaisamment "Ei
nel volto ha un non so che", air plus léger au phrasé
très court, comme ensuite "Se ben sente arder le piume".
Emanuela Galli a un timbre et une présence qui peuvent rendre
crédible son personnage belliqueux, mais elle chante trop en
pression. Son air "Caderò, ma sopra il vinto" pourrait
être intéressant si elle en maîtrisait l'aigu
initial et final. Le timbre ingrat et nasal de Vivica Genaux peut
convenir à une reine des Amazones. Son "Scenderò,
volerò, griderò", où elle ne semble pas utiliser
son fameux "vibrato de mâchoire", est pris tellement rapidement
qu'il en perd tout impact et tout mordant. (Remplacez
"Scenderò" par "Anderò" pour retrouver l'air d'Orlando
finto pazzo.)
Carlo Vincenzo Allemano
déçoit par une émission empâtée.
Son rôle semble cantonné dans le grave du registre de
ténor. Est-ce pour cela, ou pour mieux incarner son personnage
d'Hercule, qu'il le beugle sans finesse, en poussant ses rares aigus
à la limite de la justesse? Il se sort bien de son air de
fureur "Non fia della vittoria", mais fausse en poussant sa voix dans
le tout aussi rageur "Coronatemi le chiome". Filippo Adami
émet d'une voix claire son rôle beaucoup plus aigu.
Alors que l'orchestre semble retenu pour accompagner Hercule, il se
déchaîne pour son seul air "Tender lacci", sinon assez
réussi. Le rôle d'Alceste, créé par
Carestini, est tenu par Philippe Jaroussky, dont le dernier
enregistrement est consacré au répertoire de ce
castrat. Il chante le joli air tendre "Quelle beltà sol degna
è d'amor" et le bel air "oriental" "Io sembro
appunto".
Le choeur de Notre-Dame se
sort très bien de ses interventions, et l'acoustique du
Théâtre des Champs-Élysées est toujours
excellente pour ce répertoire."
Venise - Teatro
Malibran - 5, 7, 12, 14 octobre 2007- produzione,
scenografia e costume Facoltà di design e Arti
dell'Università IUAV di Venezia - dir. Fabio Biondi - avec
Romina Basso (Antiope), Roberta Invernizzi (Ippolita), Emanuela
Galli (Orizia), Stefanie Irányi (Martesia), Carlo Allemano
(Ercole), Jordi Domènech (Teseo), Laura Polverelli
(Alceste), Mark Milhofer (Telamone)
Diapason - décembre 2007
"Fabio Biondi était
guetté par des vivaldiens méfiants, impatients de
comparer sa reconstitution complète des récitatifs,
hélas perdus, avec ceux d\92Alessandro Ciccolini pour
l\92exhumation par Curtis à Spoleto en 2006. Le panneau blanc
cache-misère derrière les chan, pendant le 1,
augure une mise en scène indigente, laissant tout loisir de
détailler des costumes sortis de Livietta e Traccolo. Le II
s\92ouvre sur une salle de palais grec, décor immuable
jusqu\92à la fin d\92Ercole. Le budget alloué àla
régie de Carlo Major semble digne de ceux en usage au Teatro
Sant\92Angelo. Quelle musique pourtant !, portée par une Europa
Galante affûtée.
Biondi est prêt pour
l\92enregistrement avec un plateau de rêve, dans lequel
mériteraient d\92entrer l\92exquise Antiope de Romina Basso et
l\92Ippolita de Roberta Invemizzi, d\92une intelligence dramatique
infaillible. Stephanie Irânyi, la mignonne pintade Martesia,
émerge du reste de la distribution, plombée par un
Telamone trop grave pour Mark Milhofer. L\92Ercole massif de Carlo
Allemano, vocalité solide, mais timbre nasal sans grâce,
joue de son indéniable présence scénique."
Opéra Magazine - décembre
2007
"... On retrouve le même
décor aux actes II et III d\92Ercole sul'Termodonte,
proposé en alternance avec Bajazet au Teatro Malibran, une
grande vague venant s\92ajouter au dispositif en occupant le tiers du
plateau. Le I se déroule dans une espèce
d\92étroit corridor aménagé à
l\92avant-scène, avec des costumes ocre délavé,
vert pastel et lilas fané sur lesquels tranchent les
chaussettes et les chaussures rouges d\92Ercole. Les
péripéties les plus saillantes de l\92intrigue sont
évacuées, tel le sauvetage d\92Ippolita parTeseo des
griffes d\92un ours pour les maîtres d\92oeuvre du spectacle,
mettre en scène revient à contourner la moindre
difficulté, en se contentant de faire entrer et sortir les
personnages.
Contrairement à
Bajazet, déjà joué ailleurs, Ercole sul
Termodonte est une première dans les temps modernes, du moins
dans l\92édition critique intégrale
préparée par Fabio Biondi (la partition ayant
été perdue, le chef-violoniste-musicologue a tout
reconstruit à partir du livret de la création romaine
de 1723 et des arie repérées dans les
bibliothèques de Paris, Münster etTurin). Alan Curtis en
a, en effet, dirigé une autre version au Festival dei Due
Mondi de Spolète, en 2006, publiée ensuite en DVD par
Dynamic.
Opéra de la
maturité, représenté peu de temps avant que
Métastase n\92impose ses codes sur l\92esthétique de
l\92opera seria, Ercole réutilise, comme souvent, plusieurs airs
empruntés à des oeuvres antérieures (Arsilda,
Tito Manlio, Orlando finto pazzo, Il Teuzzone...) et surprend par
l\92abondance des « musiques de scène ». Le titre fait
allusion au neuvième des fameux travaux d\92Hercule, son
affrontement avec les Amazones sur les rives du fleuve Thermodon, et
le livret oppose deux camps Ercole, Teseo,Telamone et Alceste d\92un
côté ; Antiope, reine des Amazones, ses soeurs Ippolita
et Orizia, et sa fille Martesia de l\92autre. Bien évidemment,
à la création, tous ces rôles étaient
tenus par des hommes, les femmes étant alors interdites sur la
scène des théâtres de Rome.
Contrairement à celle
de Bajazet, la distribution réunie par Fabio Biondi accuse
quelques faiblesses. Stefanie Iranyi connaît des
difficultés de prononciation en Martesia et poitrine trop dans
l\92air « Certo pensiero ch\92ho in petto ». Dits par Carlo
Allemano, les récitatifs d\92Ercole basculent souvent dans le
hurlement (fin du premier acte), ses arie se réfugiant dans un
chant di forza hors propos (« Vedra l\92empia »). Roberta
Invernizzi est inégale, Jordi Domenech manque d\92ardeur dans
« Se ingrata » et les vocalises de Mark Milhofer sont trop
anguleuses dans « Se libertà me rendi ».
Excellentes, en revanche, Laura Polverelli dans le méditatif
« Quella beità » et Romina Basso dans les
récitatifs (les airs accusent quelques aspérités
dans l\92aigu). Europa Galante est comme toujours impeccable,
dirigé par un Biondi absolument sublime au violon dans «
Ben tu sei ». Mais cela ne suffit pas à racheter
l\92incroyable médiocrité visuelle de la
production."
Spolète - Teatro
Caio Melisso - Festival dei Due Mondi - 6, 8, 9, 13,
14, 15 juillet 2006 - Il Complesso Barocco - dir. Alan Curtis -
mise en scène, décors et costumes John Pascoe - avec
Zachary Stains (Ercole), Marina Bartoli (Ippolita), Mary Ellen
Nesi (Antiope), Laura Cherici (Martesia), Randall Scotting
(Teseo), Luca Dordolo (Alceste), Filippo Miceccia (Telamone)
Sienne - Palazzo Chigi
Saracini - 17 septembre 1939 - dir. Roberto Lupi -
concert comportant trois arias d'Ercole sul Termodonte