Serenata en 2 parties (RV 693), exécutée
les 4 et 5 novembre 1726 (une partie chaque soir), à
l'occasion de l'entrée publique à Venise de
l'ambassadeur de France, Jacques-Vincent Languet, comte de Gergy.
Le manuscrit de Turin a été
corrigé et annoté par Vivaldi. Ce dernier pourrait
avoir supprimé plusieurs mouvements.
La Senna Festeggiante fut vraisemblablement
commmandée à Vivaldi par l\92ambassadeur de France
à Venise et représentée en 1726. Le livret
allégorique représente l\92Âge d\92Or et la Vertu
errant à la recherche du bonheur perdu qu\92ils retrouvent sur
les rivages de la Seine. La Seine, personnifiée, chante la
douceur de vivre de ses riverains et se joint à eux pour faire
l\92éloge de la paix, de la justice et du roi. La partition est
extraordinaire et unique dans la mesure où Vivaldi compose
certains accompagnements et l\92ouverture de la deuxième partie
dans le style français. La richesse d\92invention de Vivaldi est
éclatante dans les arias virtuoses, colorées et
expressives confiées aux solistes, notamment les vocalises de
l\92Âge d\92Or, soprano légère, évoquant les
chants d\92oiseaux (dans la 1ère partie) ; la Vertu, contralto,
dans l\92air redoutable Cosi Sol nell\92aurora (2e partie) et la Seine,
basse, dans les trois magnifiques arias dont \93Pietà, dolcezza\94
à l\92ampleur et à la vélocité
prodigieuse.(Festival de Beaune - 2001)
"Oeuvre de circonstance composée en l'honneur
du jeune Louis XV, la Senna festeggiante met en scène des
personnages allégoriques, parmi lesquels la Seine,
chantée par une basse. Comme souvent, le livret se contente
par sa rhétorique fleurie de fournir au compositeur l'occasion
d'envoûtants effets musicaux. Magnifiques arie da capo, donc,
alterna-tivement délectables de langueur, excitants de
virtuosité ou impressionnants de majesté."
(Opéra International - janvier 1994)
"La musique de cette sérénade,
créée en 1726 (on ne sait trop si elle fut
destinée à célébrer l'entrée en
fonction de Languet, ambassadeur de France à Venise, ou la
visite dans la Sérénissime du cardinal Ottoboni,
francophile avéré), suscite d'emblée quelques
interrogations. Si la partition révèle des
éléments intéressants, comme par exemple les
récitatifs accompagnés ici plus nombreux que
d'habitude, elle ne frappe cependant pas par une complexité
excessive, l'écriture orchestrale en particulier n'offrant
nullement la richesse harmonique qu'on pourrait attendre. Les airs
vocaux, da capo comme il se doit, sont pour leur part, assez
conventionnels, duos et trios compris. Dans ces conditions, les
options interprétatives et surtout les capacités
belcantistes des chanteurs sont essentielles pour qui veut
insuffler une vie dramatique à la partition. "
Représentations :
Utrecht - 25
août 2013 - Festival Oude Muziek Utrecht - La Risonanza -
dir. Fabio Bonizzoni - avec Yetzabel Arias Fernandez (soprano),
Elena Biscuola (alto), Sergio Foresti (basse)
Paris - Auditorium du
Musée d'Orsay - 23 mai 2012 - The King's Consort
- dir. Robert King - avec Julia Doyle, Hilary Summers, Christopher
Watson, Andrew Foster-Williams
Abbaye de Royaumont
- 14 octobre 2012 -La Risonanza - dir. Fabio Bonizzoni
Abbaye de Saint-Michel en
Thiérache - 12 juin 2011 - Bruges Concertgebouw - 8 octobre 2011 -
La Risonanza - dir. Fabio Bonizzoni - avec Yetzabel Arias
Fernandez (soprano), Martin Oro (alto), Sergio Foresti (basse)
Londres - St. John\92s,
Smith Square - 27 mai 2006
- Lufthansa Festival of Baroque Music - Freiburger
Barockorchrstere - dir. Ivor Bolton - avec Roberta Invernizzi,
Barbara Di Castri, Antonio Abete
Buenos Aires - Avallaneda
- Théâtre Roma - 10, 14 et 16 juillet 2005
- Ensemble La Cetra - dir. Sergio Rubén Antonini - avec
Raquel Winnica, Adriano D'Alchimio, Alicia Alduncin, Walter
Schwarz, Ximena Biondo
Théâtre de
Poissy - 1er avril 2004 - Freiburger
Barockorchester - dir. Ivor Bolton - avec Sonia Prina, Antonio
Abete, Veronica Cangemi
Festival de
Beaune - 29 juillet 2001 -
Cour des Hospices - Concerto Italiano - dir. Rinaldo Alessandrini
- avec Juanita Lascarro (l'Eta dell'Oro), Cristina Sogmaister (La
Virtù), Nicola Olivieri (La Senna)
Théâtre des
Champs Elysées - 22
mai 2001 - en version de concert - Ensemble Orchestral de Paris -
dir. Fabio Bondi - avec Claron McFadden (soprano), Laura
Polverelli (mezzo-soprano), Roberto Abbondanza (baryton)
Altamusica - "Vivaldi sur un long fleuve
tranquille"
"Saluons le travail
effectué par Fabio Biondi avec l'Ensemble Orchestral.
Certains traits, aux violons en particulier, la pulsation
rythmique et un cantabile reconnaissables entre tous,
témoignent de la collaboration établie entre
l'orchestre et le chef invité. La mise en place est par
ailleurs digne de louanges, si l'on excepte des flûtes et un
basson à la justesse douloureuse, et même si
certaines tentations " vibratoires " se font jour çà
et là (les seconds violons principalement), contredisant le
jeu résolument a vibrato que Biondi impose à ses
musiciens. Le violoniste italien a lui-même
démontré une belle virtuosité sur un violon
moderne, bien que, assez curieusement, son jeu a semblé
réintégrer certains tics qu'on ne lui connaissait
plus. Cependant, le résultat global aura laissé
l'amateur exigeant sur sa faim, faute d'une réelle
continuité dramatique, un défaut inhérent
à la partition elle-même.
Sans doute de vrais
belcantistes auraient-ils pu animer cette sérénade.
Claron Mc Fadden n'a pas sensiblement gagné en couleurs, ni
en ampleur ; le timbre est étroit, parfois voilé, et
la musicalité ne compense pas une certaine atonie. A
l'inverse, Roberto Abbondanza dispose d'un beau et fort chaleureux
timbre, mais son chant d'un bel engagement ne peut compter sur une
aisance irréprochable dans les passages très
véloces de son rôle. La seule vraie belcantiste de la
soirée aura finalement été Laura Polverelli.
La mezzo-soprano italienne est bien connue du public du
Théâtre des Champs-Elysées, après sa
prestation en Rosina du Barbier de Séville dans la
même salle. Si les acrobaties rossiniennes l'avaient
perceptiblement éprouvée, il n'en est pas de
même ici. La voix est charnue, projetée sans
problème, la technique est solide et le tempérament
indéniable. Mais sa belle contribution n'aura pas suffi
à animer cette Senna au débit trop
tranquille."
Diapason - juillet 2001 - 22 mai 2001
"C'est le charme qui fait
défaut aux chanteurs réunis par Fabio Bondi. Les
vocalises détaillées de Claron McFadden, Laura
Polverelli et Roberto Abbondanza, leurs récits efficaces, les
suraigus claironnés par la soprano dans les da capo et
l'impressionnante accommodation de l'Ensemble orchestral de Paris aux
usages baroques ne suffisent pas."
Utrecht - Festival de Musique Ancienne - 18 octobre 2000
- The King's Consort - dir. Robert King - avec Mary Nelson
(L'Età dell'Oro), soprano, Hillary Summers (La
Virtù), mezzo-soprano, Angus Smith, ténor, Neal
Davies (La Senna), basse
Opéra de
Nice - 5 mai 2000 - dir. Gilbert
Bezzina - avec Rossana Bertini, Robert Expert, Philippe Cantor
Les Baroquiales - Sospel - 2, 4 juillet 1999 - Ensemble baroque de Nice -
dir. Gilbert Bezzina - avec Rossana Bertini (soprano), Robert
Expert (contre-ténor), Philippe Cantor
"Il était une fois
trois lascars rivalisant d'astuce pour se faire engager par le fat
Louis en chantant un texte imposé. La Sena - Philippe Cantor,
d'une formidable veine comique - campe une sorte de barbon bourru et
un rien coquin. L'Age d'or - Rossana Bertini - soprano agile et
solide...Le contre-ténor Robert Expert est la Vertu, sorte de
clone de drag queen...Gilbert Bezzina, impeccable ordonnateur de la
fête musicale conduite par l'Ensemble baroque en pleine
forme."
"Le Festival d'Art Baroque en
Roya-Bévéra, dans l'arrière-pays niçois,
proposait, cette année, une oeuvre assez peu connue de
Vivaldi, La Senna festeggiante...Le choix de cette Senna festeggiante
était en lui-même assez judicieux, cette oeuvre ne
requérant que trois chanteurs et une petite formation
instrumentale, ce qui permettait de la représenter pour un
coût financier relativement raisonnable. Cependant, cette
serenata, sorte d'allégorie en musique louant les
beautés de la Seine et de Paris (elle a sans doute
été créée lors d'une fête
donnée à l'Ambassade de France àVenise, en
1726), ne nécessitait pas forcément une
véritable mise en scène on aurait aisément pu se
contenter dune version de concert. Le galimatias que nous a servi
Eric Vigié réduisait malheureusement un spectacle d'un
niveau musical honorable à une fête de patronage. Le
devant de la scène était occupé par des lions en
plastique, probablement censés rappeler les origines
vénitiennes de l'oeuvre et de son compositeur, ainsi que par
des maquettes de monuments "parisiens", au nombre desquels on
reconnaissait l'Arc de Triomphe (en 1726...), la cathédrale de
Chartres et le dôme de Florence. Eric Vigié semble
d'ailleurs avoir quelques problèmes avec la chronologie
historique, puisqu'il a cru bon de situer l'action au château
de Versailles, en faisant intervenir sur scène Louis XIV qui,
sauf erreur, a quitté ce bas monde en 1715...L'Orchestre
baroque de Nice s'est, pour sa part, plutôt bien
comporté, faisant preuve d'homogénéité et
de précision dans les attaques. Par ailleurs, le chef, Gilbert
Bezzina, est parvenu à ne jamais couvrir les chanteurs, en
dépit de leurs petites voix et des conditions acous-tiques
difficiles (le spectacle avait lieu en plein air).
Rossana Bertini est un soprano
léger et agile, dont on regrettera toutefois la fâcheuse
tendance à émettre les aigus en force. Robert Expert,
parfaitement à l'aise dans les vocalises, a malheureusement
fait les frais d'une erreur de distribution, dans la mesure où
son rôle est manifeste-ment destiné à un
contralto féminin et non à un contre-ténor.
Résultat quelques détimbrages inévitables dans
le grave. Philippe Cantor n'avait quant à lui pas ce genre
d'excuse, et l'on ne peut que déplorer sa très
médiocre prestation. Cette Senna festeggiante laisse ainsi une
impression mitigée. L'un de ses principaux mérites aura
été toutefois de mobiliser toute la population de
Sospel, qui s'est, derrière son maire, investie avec beaucoup
de coeur et d'enthou-siasme dans la réalisation de ce projet."
(Opéra International - septembre 1999)
Londres - Covent
Garden - 29 mai 1999 - The King's
Consort. - dir. Robert King - avec Lorna Anderson, Susan Bickley,
Neal Davies
Bratislava -
1997
Paris - Sainte Chapelle
- 2, 6, 9, 12, 16, 20 et 23
juillet 1989 - dir. Gonzalès - avec Miranda, Loiseleur des
Longchamps, Godding