COMPOSITEUR
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Antonio VIVALDI
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LIBRETTISTE
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Giovanni Palazzi
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ENREGISTREMENT
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ÉDITION
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DIRECTION
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ÉDITEUR
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NOMBRE
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LANGUE
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FICHE
DÉTAILLÉE
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2002
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2003
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Jean-Christophe Spinosi
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Opus 111/Naïve
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2
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italien
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2002
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2007
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Jean-Christophe Spinosi
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Naïve
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1 (extraits)
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italien
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Opéra (RV 739)
créé au Teatro Sant'Angelo, à Venise, le 27
octobre 1720 (peut-être le 12).
La distribution réunissait
le ténor Antonio Barbieri (Mamoud), engagé par Vivaldi
pour La Candace, jouée à Mantoue, durant le carnaval
1720, et qui devint l'un des meilleurs ténors de son temps, la
soprano Chiara Orlandi (Rustena), dite la Mantovanina,
engagée par Vivaldi en 1717 dans Tieterberga, la
contralto Antonia Margherita Merighi (Damira), la soprano Anna Maria
Strada (Roxane) qui connut sa gloire à Londres dans les
opéras de Haendel, le castrat Girolamo Albertini (Selim), et
la contralto Antonia Laurenti, surnommée la Coralli, dans le
rôle travesti de Melindo.
En décembre de la
même année, Benedetto Marcello publia Il teatro alla moda,
satire du monde de l'opéra, dans laquelle sont cités
Vivaldi (sous le nom d'Aldiviva), et son librettiste Palazzi
(Palazzo), ainsi que les cantatrices Chiara Orlandi (Orlando), Anna
Maria Strada (Strada) et Antonia Laurenti (Corallo).
On dispose de plusieurs sources
qui indiquent que Vivaldi modifia plusieurs fois la partition : une
version autographe, dite de travail, figurant dans le manuscrit de
Turin, un premier livret imprimé, conservé à la
Bibliothèque du Civico Museo de Bologne, et qui prend en
compte des modifications demandées par les chanteurs, et deux
autres livrets imprimés, conservés à la
Bibiothèque de l'Accademia dei Concordi de Rovigo.
Pour la première fois,
Vivaldi est cité avec le titre de Maestro di Capella di Camera di S.A. il Sig. Principe
Filippo Langravio d'Assia Darmstadt,
titre qu'il utilisera régulièrement.
Des airs de La Verita in cimento
furent utilisés dans un pasticcio anonyme,
dénommé La Ninfa
infelice e fortunata, qui pourrait
être attribué à Vivaldi
lui-même.
"La Verità in cimento, créée au
Teatro S. Angelo de Venise à l'automne 1720, marque
l'apogée des opéras de jeunesse de Vivaldi.
Placée sous le double signe de la reconquête et du
scandale, cette truculente turquerie fut conçue par son auteur
comme le fer de lance de sa reprise en main des scènes de
Venise après trois longues années d'absence. Fort de
ses dix années d'expérience dans le monde de
l'opéra, Vivaldi avait su réunir pour l'occasion tous
les ingrédients du succès, tant dans le choix du livret
et des chanteurs, que dans l'élaboration de sa partition.
Exigeante pour l'orchestre, dominée par les cordes mais
renforcée au gré des airs par une série
d'instruments solistes classiques (trompettes et hautbois) ou plus
insolites (cor de chasse, flautino, flauto grosso), cette \9Cuvre de
transition affirme ainsi dans des airs avec da capo d'une grande
beauté, alternant virtuosité et pathétisme. Cet
équilibre remarquable culmine dans le trio Aure placide e
serene, mêlant les voix de Roxane, Melindo et Zelim à
l'évocation orchestrale de la brise, des feuillages et de
l'onde, ainsi que dans l'exceptionnel quintette Anima mia, mio ben,
l'orchestre et les voix rivalisent d'inventivité pour porter
à son acmé la tension dramatique.
Opéra de jeunesse admirable tant par sa
qualité musicale et théâtrale que par son
importance historique, La Verità in cimento
bénéficiera grâce à l'Ensemble Matheus et
à l'Arcal de sa première représentation
contemporaine. A ce jour, la lente exhumation des opéras de
Vivaldi n'a en effet donné lieu qu'à deux adaptations
libres de l'\9Cuvre, abrégée et traduite en allemand sous
le titre Die Teuer erkaufte Wahrheit puis en polonais sous le titre
Prawde Rozebrawsky Nago. (Présentation de la
représentation à l'Opéra de Massy" -
Frédéric Delaméa, musicologue - novembre
2000).
"Treizième opéra de Vivaldi, La
verità in cimento fut créé à Venise le 27
octobre 1720 au Teatro Sant'Angelo, une scène relativement
mineure de la cité des Doges. En effet le compositeur,
après trois années passées à Mantoue,
était tombé en défaveur, et les portes de
théâtres plus prestigieux, comme le San Giovanni
Crisostomo, lui restaient fermées.
Vivaldi fondait beaucoup d'espoirs en cette
création pour reconquérir Venise. Il avait
soigneusement choisi le livret, composé une partition à
l'or-chestration riche (cordes, trompettes, hautbois, cor de chasse,
flautino, flauto grosso) et alternant des airs virtuoses et
pathétiques. Enfin la distribution réunissait des
chanteurs précédemment engagés par lui, dont le
ténor Antonio Barbieri, ['un des meilleurs de son temps, et la
soprano Anna Maria Strada qui deviendra célèbre
à Londres dans les opéras de Haendel.
L'intrigue se situe en Orient. Le mariage
arrangé de Roxane, princesse héritière de Joghe,
et de Melindo, que l'on croit être le fils légitime de
Mamoud, grand sultan de Cambaja, et de sa femme Rustena, doit mettre
fin à de longues guerres entre les sulta-nats de leurs
pères respectifs. Mais Melindo a été
échangé à sa naissance avec Selim, son
demi-frère, que l'on croit fils naturel de la favorite Damira
!" (Répertoire - juillet/août 2003)
"Un huis-clos oriental - Première surprise,
et non des moindres : le livret se révèle d'une
excellente qualité. Pour cette production qui devait marquer
son retour sur la scène vénitienne après trois
ans d'absence, il semble bien que Vivaldi ait pu choisir ses
chanteurs - il s'est fait plaisir, privilégiant les voix
naturelles et féminines, même si le castrat de service
se voit attribuer le rôle clé de l'intrigue (Zelim) -,
ainsi que son librettiste, Giovanni Palazzi, jeune auteur peu connu,
mais remarquablement doué. Ce choix audacieux
révèle à la fois l'indépendance
artistique et l'intelligence dramatique du compositeur, une
intelligence encore largement mésestimée, contrairement
à ses talents d'orchestrateur ou son sens du rythme et de la
couleur. Pour sceller la réconciliation de deux sultanats
rivaux, Roxane, héritière du sultanat de Joghe, doit
épouser Melindo, fils de Mamoud, sultan de Cambaja. Toutefois,
celui-ci, pris de remords et mu par l'intérêt
supérieur de l'état, décide de
révéler la substitution qui fut opérée
à la naissance entre ses deux fils, nés de son
épouse, la sultane Rustena, et de sa favorite, Damira. Zelim
est le fils de Rustena et donc l'héritier légitime du
trône, mais il passe pour celui de Damira, dont le fils est en
réalité Melindo qui passe pour celui de la sultane. Au
moment où le rideau se lève, Mamoud vient de
révéler à Damira son intention de
rétablir la vérité. Il va sans dire que
l'intrigante ne l'entend pas de cette oreille. Assoiffée de
pouvoir, retorse et férocement déterminée, cette
nouvelle Agrippine est prête à tout. Ombrageux et
caractériel, Melindo est sans nul doute son vrai fils et tout
l'oppose au doux et pur Zelim, champion de l'abnégation qui
renoncera à Roxane par amour pour la belle et pour son
frère, offrant au drame un lieto fine inattendu, mais
finalement moins artificiel que bien des dénouements
d'opéra. Rustena est la bonté même, candide et
docile jouet de sa rivale, tandis que Mamoud campe la figure
peut-être la plus complexe de l'opéra : torturé
par sa conscience, déchiré entre ses fils et leurs
mères, noble et touchant dans sa faiblesse, il finit par se
faire violence et impose un chantage cruel à sa favorite.
(Forum Opéra)
"La Verità in Cimento,
créée au Teatro S. Angelo de Venise à l\92automne
1720, marque l\92apogée des opéras de jeunesse de
Vivaldi. \8Cuvre riche et novatrice, elle incarne l\92idéal
musical et dramatique du compositeur, à mi-chemin entre ses
audacieux premiers essais vénitiens des années 1710 et
les chefs d\92\9Cuvres de la haute maturité des années
1730.
Placée sous le double
signe de la reconquête et du scandale, cette truculente
turquerie fut conçue par son auteur comme le fer de lance de
sa reprise en main des scènes de Venise après trois
longues années d\92absence. Fort des ses dix années
d\92expérience dans le monde de l\92opéra, Vivaldi avait su
réunir pour l\92occasion tous les ingrédients du
succès, tant dans le choix du livret et des chanteurs, que
dans l\92élaboration de sa partition.
En s\92associant pour la seconde
fois avec le talent du jeune librettiste vénitien Giovanni
Palazzi, le compositeur réaffirmait tout d\92abord son
aspiration à la liberté face aux modèles
dramatiques de référence. Le Livret de la Verità
in Cimento, tranchant avec la thématique sévère
défendue par les théâtres patriciens, offrait en
effet un savoureux mélange de drame et d\92humour, habilement
animé par trois personnages principaux à la psychologie
finement dessinée. En situant dans un pittoresque Orient de
convention, à l\92exotisme délibérément
artificiel, une intrigue d\92inspiration cornélienne revue
à la mode vénitienne, le dramma per musica de Palazzi,
original et séducteur, renouvelait avec une incontestable
subtilité une langue dramatique en voie
d\92essoufflement.
La prestigieuse distribution
réunie pour soutenir cette \9Cuvre audacieuse témoignait
également de la ferme volonté de réussite
affichée par Vivaldi. Il engageait à la fois le
brillant ténor Antonio Barbieri., récemment
découvert à Mantoue, la jeune étoile montante
Anna-Maria Strada, future égérie de Haendel, et deux
des plus illustres contraltos." (Théâtre on
line)
Synopsis
détaillé
Pour mettre fin à une
longue rivalité politique. Roxane, héritière du
sultanat de Joghe, doit épouser Melindo, fils de Mamoud,
sultan de Cambaja. Afin de ne pas compromettre la réussite de
ce projet, Mamoud s'est décidé à
révéler qu'une substitution fut opérée
à leur naissance entre ses deux fils, nés de la sultane
Rustena et de sa favorite Damira. Melindo, qui passe pour
l'héritier légitime, n'est en effet qu'un bâtard
de la favorite Damira, tandis que Selim, élevé comme le
fils de celle-ci, est en réalité le fils de
Rustena.
Acte I
Endroit écarté
du palais royal qui donne sur plusieurs appartements
(1) Le Sultan Mamoud annonce
à Damira sa décision de mettre un terme à cette
mystification en proclamant la vérité. Damira, furieuse
de voir le trône sur le point d'échapper à
Melindo, résiste et menace le sultan. Celui-ci reste
inflexible, exprimant à la fois son déchirement et sa
résolution. (2) Selim, épris de Roxane, vient
d'apprendre le prochain manage de sa bien-aimée avec Melindo.
Il supplie Damira, qu'il prend toujours pour sa mère,
d'intercéder en sa faveur auprès du Sultan. Damira,
avec une parfaite duplicité, feint de le consoler. (3) La
Sultane Rustena se réjouit avec Melindo et Roxane de leur
prochaine union tanais que Selim esprime sa souffrance, Roxane, toute
à sa joie nouvelle, l'éconduit sans ménagement.
(4) Roxane s'éloigne, laissant Rustena savourer le bonheur de
son fils tout en essayant de s'assurer la neutralité de Selim.
(5) Après le départ de la SultAne, les deux
frères rivaux se retrouvent face à face. Le
mépris affiché par Melindo ne parvient cependant pas
à entamer l'amour fraternel que Selim exprime avec use
poignante sincérité. (6) Demeuré seul, Melindo
se persuade que les protestations d'amour fraternel déguisent
mal la jalousie de Selim. Il laisse alors libre cours à sa
rancoeur.
Chambre privée du
sultan
(7) Mamoud, toujours en proie au
remords, se lamente de ne pouvoir partager son sceptre comme il a
partagé son amour entre ses deux fils. Damira survient
à cet instant, et intercède a nouveau en faveur de
Melindo. Sur le point de céder, Mamoud se reprend subitement,
et repousse Damira avec force. Celie-ci, bien décidée
à déjouer les plans du Sultan, met alors en place son
stratagème. (8) Après avoir mis en confiance Rustena,
elle l'assure que par sa prétendue révélation,
Mamoud a trahi une nouvelle fois. (9) Restée seule, Rustena
pleure son triste sort de femme trahie.
Dans un jardin de
cédratiers
(10) Roxane, Selim et Melindo
expriment sur le mode bucolique leurs sentiments contrastés.
Roxane tente ensuite de se justifier auprès de Selim qui
laisse percer son désespoir en refusant ses explications. (11)
Melindo, furieux de la compassion de Recase pour Selim, laisse
éclater sa jalousie. (12) Roxane. demeurée seule,
revendique son droit à la frivolité.
Acte II
(1) Mamoud, qui a
révélé à Roxane la substitution de ses
deux fils à la naissance, l'invite à oublier Melindo en
faveur de Selim, au nom de la raison d'Etat. (2) Se piant aux
arguments du Sultan, Roxane annonce à Melindo, qu'à son
coeur défendant, elle se doit d'aimer Selim et lui adresse un
adieu plein d'ambiguïté.
(3) Selim, apprenant qu'il est
l'héritier du sultanat, assure chacun que cet
événement n'affectera en rien ses sentiments filiaux et
fraternels. Rustena, refusant de croire en la substitution, lui
dénie cependant le droit de l'appeler sa mère. (4)
Selim ici adresse alors une émouvante déclaration
d'amour filial. (5) Rustena tente de réconforter Melindo, lui
promettant qu'avec l'aide de Damira, elle déjouera les plans
de Mamoud et que Roxane lui reviendra. (6) Les deux femmes parties,
Melindo cède au désespoir, et blâme l'inconstance
de sa bien aimée.
Salle royale avec deux
trônes
(7) Mamoud, assis aux
côtés de Selim, présente publiquement celui-ci
comme son héritier et dénonce à cette occasion
son antique forfait. Rustena surgit alors, et s'adressant directement
au peuple, l'invite à ne pas se laisser abuser. A son tour
l'habile Damira s'adresse pathétiquement au Sultan, louant sa
bonté et son amour mais le suppliant de renoncer à son
projet afin de lui conserver son fils. Comprenant la rase de sa
favorite, Mamoud s'emporte avec virulence contre la perfide,
dénonçant la manière insidieuse dont elle tente
de masquer la vérité. (8) Roxane et Selim expriment
leur incompréhension lorsque survient Melindo qui, s'adressant
tour à tour à Mamoud, à Selim et à
Roxane, jure de se venger du premier, menace le second et accable de
reproches la troisième. Roxane conjurant le Sultan de la fixer
sur son sort, redit son amour à Melindo. (9) Mamoud furieux
continue de défendre la vérité mais Selim,
assailli d'affirmations contradictoires, exprime son trouble et
choisit de renoncer au trône. Chacun lui désigne sa
mère, Damira pour les uns, Rustena pour les autres, tandis que
le Sultan fulmine, dans la plus complète des
confusions.
Acte III
Cabinet royal
(1) Selim exprime son
incrédulité et Melindo sa rancoeur. Tous deux sont
rappelés à l'ordre par Mamoud, qui promet d'offrir lu
preuve irréfutable de lu légitimité de Selim. Ce
dernier demeure cependant partagé entre doute et espoir. (2)
Selim parti, Melindo accuse son père de cruauté et
d'injustice, et jure qu'il secouera le joug de sa tyrannie. (3)
Mumoud décidé à faire fléchir Damira, lui
demande de signer l'aveu de la substitution des enfants. La favorite
refuse, préférant mourir plutôt que signer.
Mamoud exhibe alors un acte de condamnation à mort de Melindo
pour lèse-majesté, et menace Damira de signer cette
condamnation si elle persiste. L'opportuniste intrigante choisit
alors de temporiser et signe ses aveux. Mamoud, satisfait proclame la
légitimité de son acte. (4) Le Sultan parti, Rustena
rejoint Damira. La favorite prépare la sultane à la
riposte et lui enseigne l'art de la feinte amoureuse. (5)
Restée seule, Rustena réalise qu'elle ne sera plus rien
si elle perd son fils, son époux et son trône et pleure
à nouveau son infortune.
Vestibule du
temple
(6) Melindo, ivre de jalousie
après la confirmatIon du prochain mariage de Roxane et de
Selim, menace violemment son demi-frère et perd la raison.
Roxane tente en vain de s'interposer entre eux. (7) Le malheureux
s'enfuit, laissant Selim et Roxane seuls. Roxane suggère alors
à l'héritier légitime de faire le bonheur des
deux amants séparés en renonçant à
l'épouser. Selim s'y résout et la Princesse laisse
éclater une joie pudique. (8) Selim demeure seul et affronte
avec noblesse la douleur que suscite son renoncement.
Temple ouvert
(9) Mamoud demande à
Rustena d'étreindre son fils Selim et de croire en la parole
de son époux. Damira s'interpose et, évoquant le
feuillet qu'elle a dû signer, parle d'un aveu extorqué
par un tyran. Rustena, incapable de départager les
adversaires, les supplie de mettre fin à ses tourments. Selim,
dans un ultime élan de générosité,
décide alors d'abandonner à Melindo la couronne de
Joghe et de ne conserver que celle de Cambaja. Damira cède
devant cette proposition qui concilie son ambition et la
vérité. Tous les protagonistes réunis acclament
alors le retour du bonheur après tant de tourments.
(livret Opus
111)
Représentations :
- Garsington Manor - Grande
Bretagne - 20, 23, 25, 29
juin, 1er, 4 juillet 2011 - dir. Laurence Cummings - mise en
scène David Freeman - décors, costumes Duncan Hayler
- lumières Bruno Poet - avec Ida Falk Winland (Rosane),
Diana Montague (Damira), Jean Rigby (Rustena), Yaniv d'Or
(Melindo), James Laing (Zelim), Paul Nilon (Sultan) -
première nationale


- Brest - Le
Quartz - 11 et 12 janvier 2002 - Nanterre - Maison de la Musique - 18 et
19 janvier 2002 - Maisons-Alfort -
Théâtre Claude Debussy - 22 janvier 2002 -
Clamart - Centre culturel Jean
Arp - 26 janvier 2002 - Pontoise - Théâtre des
Louvrais - 1er, 2 février 2002 -
Opéra de Massy - 8
février 2002 - Sartrouville -
Théâtre - 14 février 2002 -
Villeparisis - Centre culturel Jacques
Prévert - 17 février 2002 - Saint-Brieuc - La Passerelle - 24
février 2002 - Rennes -
Opéra - 26, 27 février 2002 - Tours - Grand Théâtre - 2,
3 mars 2002 - Quimper -
Théâtre de Cornouailles - 5 mars 2002 -
Reims - Grand
Théâtre - 8 mars 2002 - Paris - Salle Gaveau - 18 mars 2002 -
version de concert - Villejuif -
Théâtre Romain Rolland - 22 mars 2002 -
Vichy - Opéra - 26 mars
2002 - Opéra de Nantes
- 13 et 14 avril
2002 - Bologne - 21 avril 2002
- Ensemble Matheus - dir. Jean-Christophe Spinosi - mise en
scène Christian Gangneron - décors Thierry Leproust
- costumes Claude Masson - éclairage Marion Hewlett - avec
Hervé Lamy, ténor (Mamoud), Sylvia Marini-Vadimova,
contralto (Damira), Philippe Jaroussky, contre-ténor
(Selim), Marie Kobayaschi mezzo-soprano (Rustena), Noriko Urata,
soprano (Roxane), Robert Expert contre-ténor (Melindo)
- Concertclassic - 19 janvier 2002 - Dossier
autour de La Verita in Cimento de Vivaldi -
Vivaldi : roi de l'opéra baroque - Jean-Christophe
Spinosi : rencontre avec un jeune chef d'orchestre
passionnément vivaldien - La critique du spectacle,
Nanterre, maison de la musique - 19 janvier 2002 : Un Vivaldi
exemplaire.
- Théâtre
online - présentation
"Créée en 1720,
cette \9Cuvre riche et novatrice incarne l\92idéal musical et
dramatique de Vivaldi. Il a su réunir dans celle-ci tous les
ingrédients du succès, tant par le choix du livret et
des chanteurs, que dans l\92élaboration des partitions.
Tombé dans l\92oubli après sa création, La
Verità in Cimento bénéficiera, grâce
à l\92Ensemble Matheus et à l\92Arcal, de sa
première représentation contemporaine. Pour cette
occasion, l\92équipe jouera l\92\9Cuvre non comme une farce turque
mais comme une véritable comédie située dans les
années 50, dans le milieu des stars de cette époque. Un
parallèle peut être également fait avec les
comédies du cinéma italien
d\92après-guerre."
- Le Monde - 15 janvier
2002 - Quartz - Brest - 11 et 12 janvier 2002
"Sombre affaire de famille
à la cour du sultan Mamoud
- Cette Vérité
à l'épreuve est aussi une épreuve de
vérité dont la musique sort lavée des
soupçons de facilités et d'obsolescence. Quelle
invention ! tant dans l'écriture vivante des airs et
récitatifs que dans une conception dramaturgique...Difficile
de résister à une telle conjonction dynamque et
expressive, d'autant que Jean-Christophe Spinosi peaufine chaque
note, chaque trait, animant tel rythme jusqu'au démoniaque,
retenant la caresse lascive d'une harmonie.Les beaux décors de
Thierry Leproust, les toilettes raffinées et glamour de Claude
Masson, les lumières de Marion Hewlett sont à la mesure
de la mise en scène sensible et pleine d'humour de Christian
Gangneron...Si la piquante Damira de Sylvia Marini-Vadimova, un rien
étriquée, se tire avec honneur des chausse-trapes
virtuoses, le timbre rond de Marie Kobayaschi convient à la
stupeur naïve de la sultane Rustena...La Roxane de Noriko
Urata...au timbre sensuel, à la technique
déliée...La voix angélique de l'exquis Philippe
Jaroussky...Distribution convaincante, scénographie
inspirée, chef volcanique..."
- Opéra International - mars 2002 -
Théâtre Claude Debussy - Maisons Alfort - 22 janvier
2002
"La mise en scène de
Christian Gangneron propose une transposition particulièrement
pertinente de l'action dans une jet society tiraillée entre la
frivolité des apparences et la granvité de la
réalité du pouvoir. De la distribution, un peu sage, on
retiendra d'une part la franchise et la clarté
d'émission de la soprano Noriko Urata...la prestation du
sopraniste Philippe Jaroussky est, une fois de plus, à
souligner...la musicalité est idéale, le style est
finement maîtrisé, la ligne est soutenue et le chant est
expressif...Jean-Christophe Spinosi et son ensemble Matheus offrent
un accompagnement virtuose, énergique etx aux nuances
subtiles."
- Le Monde de la Musique - avril 2002 -
Opéra de Massy - 8 février 2002
"La distribution gagne haut la
main le pari de la virtuosité. Le vaillant Hervé
Lamy campe un Momoud débonnaire, Sylvia Marini-Vadimova
joue l'intrigante à la perfection...Robert Expert surmonte
bien les difficultés de ses airs, tandis que dans le
même registre de contre-ténor, la voix
angélique de Philippe Jaroussky rend à la perfection
le caractère naïf de son rôle. La
débutante Noriko Urata, qui triomphe dans le rôle
ambigu de Roxana, est une révélation avec sa voix
aux couleurs cristallines. Dans la fosse Jean-Christophe Spinosi
saisit la partition avec audace..."
- Diapason - avril 2002 - Opéra de
Massy - 8 février 2002
"La mise en scène de
Christian Gangneron...autorise aux chanteurs un jeu fluide,
serré, un jeu de théâtre...rapproche l'action
du public et magnifie la voix...La troupe ne compte qu'une actrice
véritable : la mezzo-soprano Sylvia Marini ; et un seul
chanteur exceptionnel : le tout jeune falsettiste Philippe
Jaroussky, encore fragile pour l'opéra, mais sobre,
assuré, doté d'un timbre exquis, d'une bonne
technique, et surtout d'une vertu irremplaçable - le
cantabile...Le chef déborde de
vitalité...l'essentiel est manifeste : la force du jeu
d'ensemble, la palpitation ininterrompue du drame, le choix des
couleurs, la réalité des passions et surtout l'amour
d'une partition qui surprend à chaque
scène."
"Hier soir,
l'opéra-théâtre de Massy proposait, sous la
direction de Jean-Christophe Spinosi et dans une mise en scène
de Christian Gangneron, La Verità in Cimento, opera seria
d'Antonio Vivaldi.
La Verità in Cimento,
treizième opéra de Vivaldi fut créé
à l'automne 1720 au théâtre S. Angelo de
Venise. A cette époque, Vivaldi était tombé
quelque peu en défaveur. Pour des raisons à nous
encore inconnues, il avait accepté un poste à
Mantoue et y avait résidé pendant deux ans. Revenu
dans sa Venise natale, Vivaldi s'était fait fort critiquer,
entre autres par le compositeur amateur Benedetto Marcello, pour
ses attitudes novatrices et par trop indépendantes,
esthétiquement, aux yeux des patriciens. Même si
aucune production importante de Vivaldi ne s'était fait
entendre à Venise depuis 1717, les portes des grands
théâtres comme celles du S. Giovanni Grisostomo lui
restèrent fermées.
Le livret du jeune
poète Giovanni Palazzi repose sur un ressort à
rebondissements quasiment inépuisable: deux
bébés nés le même jour, tous deux fils du
même sultan, ont été échangés
à la naissance. Bien sûr, l'un a pour mère la
sultane et l'autre, la favorite de Mamoud, qui fut un instant sa
préférée et aux insistances de laquelle il
céda pour que son fils pût accéder au
trône. L'histoire se complique avec l'obligation pour la jeune
Roxane, héritière du sultanat rival d'à
côté, d'épouser l'héritier du trône
de Mamoud, alors qu'elle semble être amoureuse de celui des
deux fils qui serait exlcu de la succession.
A chaque récitatif son
coup de théâtre, à chaque aria da capo
l'état d'âme inverse du précédent,
consécutif au revirement provoqué. Christian Gangneron
a choisi de camper les six personnages - le sultan, les deux fils,
les deux mères et la
fille-du-sultan-d'à-côté- dans un décor
géométrique à pans de couleurs vives, assortis
à la fameuse robe Mondrian qu'Yves Saint-Laurent créa
au début des années soixante et dévolue à
la future jeune sultane. Dans le fond de la scène, deux
persiennes s'ouvrent et se ferment à volonté, pour
laisser voir, au début de chaque acte, des extraits de film en
noir et blanc et, le reste du temps, des créations video
alternant avec des effets de transparence et d'ombres chinoises. Cet
hommage rendu au grand couturier - et à Mondrian - semble
assez bien venu car réussi esthétiquement et ayant pour
effet de rapprocher l'action du spectateur, notamment lorsque Mamoud
se met à dicter ses ordres dans un téléphone
blanc et que la favorite renforce ses menaces en brandissant un
revolver qui circule ensuite de personnage en personnage
jusqu'à ce qu'en parte un coup vers le plafond.
L'Ensemble Matheus, sur
instruments - ou copies d'- anciens restitue à ravir par la
légèreté, la finesse et la vivacité de
ses dynamiques le monde de l'esthétique vénitienne. Son
chef, Jean-Christophe Spinosi, entraîne ses musiciens en un
ballet ondoyant au gré d'une accentuation rhétorique,
en petites touches mordantes. Une merveille est de voir comment les
musiciens du continuo se renvoient les accords comme en un jeu de
ping-pong et en variant les modes d'attaque -les contrebasses passent
en pizzicati étonnamment rapides à plusieurs reprises.
La vedette de ce spectacle est
incontestablement le jeune sopraniste - annoncé comme
contre-ténor - Philippe Jaroussky. Naturellement doué
et à l'aise, même si l'on sait qu'il a beaucoup
travaillé, il enchante instantanément par une
grâce surnaturelle ceux qui pourraient se montrer les plus
rétifs à ce type de voix. Et qu'il n'ait obtenu un
premier prix au CNR de Paris qu'en juin dernier ne laisse pas
d'augmenter l'admiration, voire l'adoration, que l'on éprouve
pour ce tout jeune prodige.
La jeune future sultane, la
soprano Noriko Urata, présente elle aussi des qualités
vocales appréciables: timbre fruité et soutenu sur
toute la tessiture, souplesse, bonne technique. Le ténor
Hervé Lamy n'est plus un inconnu du public de la musique
baroque. Son sultan Mamoud, bien maîtrisé en
général, a connu cette fois-ci, cependant quelques
défaillances, en fin de phrases, dans les vocalises. Dommage!
Marie Kobayashi en sultane,
Silvia Marini en favorite, Robert Expert en deuxième-fils-en
réalité-le-premier, ont assuré leurs rôles
avec leurs mérites respectifs et, au total, on peut dire que
la production tient la route. Même si le miracle Jaroussky
éclipse un petit peu tout le reste. On notera que Vivaldi a
campé toutes les tessitures dans le medium-aigu. Point de
baryton ni de basse dans sa distribution. Associé aux timbres
aériens du théorbe, de la guitare baroque à dix
cordes, du clavecin et des cordes jouées à l'ancienne-
avec la main haut sur l'archet-, l'ensemble sonne agréablement
nerveux et aérien, tout en dentelles
délicates."
- Forum Opéra - Tours - 2 mars 2002
"Le livret de Giovanni
Palazzi, sur fond de crise familiale, balance en permanence entre le
tragique et le comique et renferme de nombreuses pointes d\92humour et
d\92ironie. L\92intrigue, compliquée au possible, repose sur une
sombre affaire de substitution d\92enfants. Le sultan de Cambaja, alias
Mamoud, a deux enfants : l\92un Melindo, fils de Rustena, femme
légitime du sultan, l\92autre Selim, fils de la favorite Damira.
Melindo, demi-frère de Selim, est donc l\92héritier
légitime (jusqu\92ici, ça va à peu près).
Le sixième personnage, Roxane, est l\92héritier du
sultanat de Joghe, ennemi héréditaire de Cambaja, et
son mariage avec Melindo doit assurer la paix entre les deux pays.
Tout irait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes orientaux
si notre Mamoud en question ne décidait pas, juste avant le
mariage, de révéler une vérité terrible:
Melindo est en fait le fils de Damira et Selim, le fils de Rustena.
On imagine le froid jeté dans le noyau familial et la grande
pagaille qui va s\92en suivre. Damira, l\92intrigante, qui a eu
l\92idée de la substitution, met en doute la
vérité de Mamoud pour défendre les
intérêts de son fils naturel (à savoir Melindo)
et favoriser sa montée sur le trône. Rustena, la gourde
de l\92histoire, gobe tout ce que lui raconte Damira et soutient
Melindo qu\92elle croit toujours son fils (vous suivez toujours ?) La
pauvre Roxane, venue épouser Melindo qu\92elle aime, doit
désormais s\92unir à Selim (en fait, c\92est plus
compliqué mais ayant pitié de vous, je ne vais pas
rentrer dans les détails). La vérité de Mamoud
est mise en doute (d\92où le titre de l\92opéra :la
vérité à l\92épreuve) et par là
même son autorité. La résolution du
problème sera apportée par Selim, le véritable
personnage seria de l\92opéra : par sa grandeur d\92âme et
son désintérêt, il met fin aux conflits en
proposant de partager le pouvoir avec Melindo qui épousera par
la même occasion Roxane (ouf ! on a in extremis le lieto fine,
en fait ce sont les jeunes qui donnent des leçons de sagesse
aux vieux).
En réfléchissant
bien (dur dur après tout ça), cette histoire
très moderne aurait pu servir de sujet à un
épisode de « Dallas » ou faire la première
page d\92un journal à scandale quelconque avec un gros titre du
genre « Du jamais vu chez les Grimaldi ou les Windsor ».
Christian Gangneron, dont la mise en scène est le premier
atout de cette production, a justement opté pour une
transposition de l\92intrigue à notre époque. Il
élimine le cadre oriental, sans intérêt, et
décrit un clan de la jet-society qui pourrait s\92apparenter
à quelques familles royales que nous connaissons bien
(d\92ailleurs, je trouve, à bien des égards, qu\92il y a de
fortes ressemblances avec la production d\92Agrippina revue et
corrigée par David MacVicar à la Monnaie de
Bruxelles.)
Les décors sobres de
Thierry Leproust s\92accordent parfaitement aux costumes
élégants et stylés de Claude Masson. Une
projection d\92images et de films sur un écran permet d\92insister
sur les moments clés de l\92opéra : foule en liesse des
sujets de Mamoud lorsque celui-ci dévoile publiquement sa
vérité, détails sur les gros titres de
différents journaux suite à la révélation
de cette vérité\85 Bref, l\92idée fonctionne et
emporte l\92adhésion des spectateurs.
Le deuxième atout de
cette Verita in cimento est la direction de Jean-Christophe Spinosi,
méticuleuse, soignée, nuancée, rapide. Sous sa
baguette, chaque instrument s\92exprime avec clarté, la musique
endiablée de Vivaldi donne incroyablement vie aux
différents personnages et fait bouillonner leurs sentiments,
du désespoir à la colère en passant par la
tendresse. Des six personnages présents sur le plateau, c\92est
surtout le Selim de Philippe Jaroussky, à la voix cristalline,
angélique et séduisante, qui domine ainsi que la Roxane
de Noriko Urata, soprano léger qui affronte alertement les
airs vocalisants de son rôle. Le reste de la distribution
marquera moins l\92esprit, des deux mezzos un peu décevantes
(Sylvia Marini-Vadimova était cependant annoncée
souffrante vendredi soir), au ténor routinier en passant par
le contre-ténor Robert Expert au timbre nettement moins
plaisant que celui de son « demi-frère ». Ce
spectacle laissera cependant un excellent souvenir, laissant
peut-être espérer dans un proche avenir une Vivaldi
renaissance."
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